«Toute la Nouvelle-Calédonie pleure la disparition de Pasteur Ben» — Communauté d'Églises en mission

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«Toute la Nouvelle-Calédonie pleure la disparition de Pasteur Ben»

Le pasteur Béniéla Houmbouy, connu dans tout l'archipel comme «Pasteur Ben», est décédé le 4 juin des suites d'une mauvaise chute. Sa disparition a suscité une grande émotion au sein de l'EPKNC (l’Église Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie), et des hommages nombreux. La Cevaa s'associe à la douleur de ses proches et de toute l’Église.
Le pasteur Béniéla Houmbouy lors de l'accueil d'Olivier Delachaux, envoyé de la Cevaa en Nouvelle-Calédonie © EPKNC

Pasteur, enseignant, auteur, penseur, homme d'engagement : le pasteur Béniéla Houmbouy aura été tout cela. Sa disparition soudaine au matin du 4 juin 2018, à l'âge de 75 ans, a suscité une émotion profonde à travers la Nouvelle-Calédonie, au sein de l'EPKNC (l’Église Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie) et bien au-delà. Victime d'une mauvaise chute alors qu'il réparait la toiture de son habitation, il est décédé quelques heures plus tard.

Homme d’Église, il avait été professeur de philosophie au lycée Do-Kamo à Nouméa. Une fonction à travers laquelle il «servait d'exemple aux jeunes Kanak, il était très respecté et très admiré par ses pairs et par tous», a souligné Marianne Hnyeikone, professeur de Langue et de Culture Kanak au lycée Do-Kamo. Il portait aussi une vision ouverte de l'avenir de la société calédonienne, face aux risques de repli, tout particulièrement à l'approche du référendum d'autodétermination prévu en novembre 2018. «Le défi à relever pour notre société, avait-il ainsi déclaré, est d'ouvrir grandes ses portes sans craindre de se démunir de rien, c'est de donner pour s'enrichir, de pratiquer l'accueil pour être reçu à bras ouverts, évitant ainsi qu'un seul enfant puisse entrer dans notre monde avec un matricule en guise de nom.»

Béniéla Houmbouy avait été envoyé de la Cevaa auprès de l’Église Protestante Mā'ohi en Polynésie française (ancienne Église évangélique de la Polynésie française). Il avait été pasteur de la paroisse française à partir de 1983 et cela pendant 6 ans. Il était encore auteur de poèmes, contributeur pour des ouvrages collectifs et des conférences. Ses obsèques devraient être prochainement organisées à Ouvéa, au sein de la tribu de Hnymëhë dont il était originaire.

«L'EPKNC a perdu un grand sage»

Pour aller plus loin :

Le président de l'Église Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie, Wakira Wakaine, a témoigné dans un communiqué de sa reconnaissance au pasteur Ben Houmbouy pour «le service rendu pour la population du pays et pour la société au travers de ses engagements et de son dévouement par l’exercice de son ministère pastoral». Et pour Paul Padome, secrétaire général de l’EPKNC, l'Église «a perdu un grand sage. Mais non pas seulement, l'EPKNC, mais toute la Nouvelle-Calédonie, qui pleure la disparition de Pasteur Ben.»

Dans une lettre de condoléances adressée aux responsables de l’EPKNC et à Madeleine Houmbouy, le secrétaire général de la Cevaa, le pasteur Célestin Gb. Kiki, indique : «C’est avec beaucoup de tristesse que nous venons d’apprendre la mort accidentelle du Pasteur Ben Houmbouy (...) Nous n’avons pas les mots humains pour consoler Madeleine et les enfants ainsi que toute l’Église. Notre source de consolation, ce sont les Écritures saintes (...) Au nom de la Cevaa, de son Conseil exécutif, de sa Présidente et de son Secrétariat à Montpellier, je vous présente nos condoléances les plus émues.»

Dans un message adressé aux instances de l'Église Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie, Joël Dautheville, président du Défap, fait part de sa «profonde tristesse» et revient sur la vie du pasteur Ben Houmbouy : «Homme de foi, homme de convictions, nous saluons son parcours authentique d'enfant du pays, son grand sens du dialogue empreint de sagesse et son engagement profond aux côtés des siens. Sa présence a été forte lors de la conférence sur la Nouvelle-Calédonie organisée par le Défap en septembre 2017 dans les locaux de la Fédération Protestante de France, à Paris. À cette occasion, il avait notamment souligné que, pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, la recherche de l'intérêt commun reste fondamentale afin de combattre la peur. Nous portons dans notre prière ses proches et tout particulièrement son épouse Madeleine.» 

François Clavairoly, président de la Fédération Protestante de France, a souligné dans son message : «C'est un sage qui disparaît aujourd'hui à qui nous devons tous, pour sa foi en Christ, et son engagement au service du prochain, une très profonde reconnaissance.»

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