Solidarité Santé, phase 2 : une rencontre pour unir les efforts — Communauté d'Églises en mission

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Solidarité Santé, phase 2 : une rencontre pour unir les efforts

En ce mois d'octobre 2019, dans la semaine précédant la réunion du Conseil exécutif de la Cevaa, s'est tenu à Lomé un séminaire sur la phase 2 du projet Solidarité Santé. Un projet qui, depuis sa genèse il y a cinq ans, a su apporter des améliorations substantielles au quotidien des hôpitaux et des malades concernés, tout en renforçant le témoignage dans la société des Églises gérant ces structures. Entretien avec la chargée de mission Santé de la Cevaa, Mathilde Guidimti.

Mathilde Guidimti, lors du Conseil exécutif de la Cevaa d'octobre 2019 à Lomé © Cevaa

 

Ce projet visait à mettre en réseau des hôpitaux gérés par des Églises dans huit des pays de la Cevaa sur le continent africain... Quelle en était l'ambition ? Et qu'est-ce qui a amené la Cevaa à intervenir auprès de structures hospitalières ?

Mathilde Guidimti : À l'origine du projet Solidarité Santé, il y a d'abord eu, il y a cinq ans, un séminaire organisé par le Secrétariat de la Cevaa sur le thème Églises et santé. Il s'attachait tout particulièrement à la situation des structures confessionnelles de santé de nos jours. Ce séminaire, qui s'est tenu en mai 2014 ici-même, au Togo (et plus précisément à Kpalimé) a permis dans un premier temps d'établir un diagnostic, et de souligner les points forts et les points faibles de ces structures confessionnelles. Il a permis de montrer l'utilité de leur action, sachant notamment qu'elles interviennent dans des domaines et dans des lieux où l'État n'est pas présent. Mais si ces structures jouent un rôle indispensable auprès de la population, elles n'en ont pas moins des problèmes : manque de personnel, de moyens ; des enjeux tellement lourds pour certaines, qu'elles peuvent être menacées de disparition. Voilà pourquoi, à l'issue de ce séminaire de 2014, il a été demandé à la Cevaa d'aider à améliorer les prestations de santé de ces structures, et surtout d'aider à assurer leur pérennité. Pour cela, la Cevaa a obtenu l'appui financier de l'Église vaudoise d'Italie.
 

Que peut-on dire aujourd'hui des avancées permises par le projet Solidarité Santé au cours de sa première phase ?

Pour aller plus loin :

Mathilde Guidimti : La première phase du projet s'est articulée autour de deux volets d'activités : un volet d'activités communautaires (renforcement des capacités des hôpitaux au niveau de leurs équipes médicales, au niveau de la gestion des ressources humaines et financières) ; et un volet d'activités spécifiques. Ce deuxième volet a permis de développer des projets répondant aux besoins propres à chacune de ces structures de santé. Avec par exemple :

  • l'appui en médicaments ou en équipements ;
  • la mise en place de services, comme un service de néphrologie à l'hôpital méthodiste de Dabou, à Abidjan. Il y a en effet beaucoup de patients en attente de dialyse à Abidjan, mais les services compétents sont trop peu nombreux, et donc d'un accès difficile pour les personnes qui en auraient besoin. Dans d'autres hôpitaux, il a pu s'agir de construire ou de réaménager des blocs administratifs, de construire de nouveaux laboratoires...

Cette première phase du projet a été menée pendant trois ans. À l'issue de cette période, l'évaluation qui a été menée a montré des signes très encourageants (avec un taux d'atteinte des objectifs de 77%) ; ce qui a motivé le lancement d'une phase 2.

Quelques-uns des artisans du projet Solidarité Santé réunis avec les responsables de l'Église vaudoise d'Italie © Cevaa

 

Quels sont les objectifs de cette phase 2 ?

Mathilde Guidimti : Il s'agit de consolider les acquis en matière d'offre de soins et de qualité des services. Pour cela, nous allons travailler sur cinq axes :

  • Témoignage et solidarité : il s'agit de rendre visible ce que l'Église fait en matière de santé.
  • Gestion des ressources humaines : ce sont des hommes et des femmes qui travaillent, à travers ces structures, à améliorer la prise en charge de la santé de tous ; des hommes et des femmes qui, pour cela, doivent être correctement formés, payés, et doivent être valorisés dans leur travail. Tout cela implique une vraie politique de gestion des ressources humaines.
  • Gestion des ressources matérielles et financières : pour améliorer la santé, il faut aussi des infrastructures et de l'argent. Il s'agit donc de promouvoir la bonne gouvernance, de manière à ce que toutes ces structures soient gérées de la manière la plus transparente, et qu'il soit possible de rendre des comptes sur leur gestion. Voilà pourquoi les hôpitaux participant au projet Solidarité Santé ont été encouragés à s'équiper d'un logiciel de gestion.
  • Partenariats : la santé est du domaine des activités régaliennes des États. Souvent, les Églises, à travers ces structures confessionnelles, pallient les manques des institutions publiques. Mais même si les États ne sont pas toujours présents partout où il le faudrait, cela n'empêche pas les Églises de nouer des partenariats, et nous les y encourageons. De tels partenariats peuvent aussi être trouvés avec d'autres partenaires privés. Il s'agit donc pour nous d'équiper les Églises en vue de tels rapprochements.
  • Évaluation : toute action doit pouvoir être évaluée pour apprécier son impact, et pour pouvoir mieux l'orienter en cas de problèmes.
     

Dans cette optique, quelle était la place du séminaire sur la phase 2 du projet Solidarité Santé qui s'est tenu du 17 au 20 octobre à Lomé ?

Mathilde Guidimti : Il s'agissait surtout d'un séminaire de sensibilisation, de présentation du programme. Il s'agissait de susciter l'adhésion des responsables des Églises et des structures hospitalières. Nous avons besoin de grouper les efforts autour de ce projet, pour que tous en voient les bénéfices au niveau de leur offre de santé ; et pour que les résultats au bout de cette deuxième phase soient à la hauteur des espérances.

Propos recueillis par Franck Lefebvre-Billiez,
octobre 2019

 

Retrouvez toutes les informations sur le projet Solidarité-Santé dans le dossier ci-dessous :

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