Municipales au Togo : l'analyse du PAOET — Communauté d'Églises en mission

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Municipales au Togo : l'analyse du PAOET

Quelles sont les conditions, quels sont les enjeux des élections locales qui ont lieu le 30 juin au Togo ? Comment sont-elles préparées, comment sont-elles perçues au sein de la société civile ? Le point avec cette analyse du PAOET, le Programme d'Accompagnement Œcuménique pour le Togo, instrument privilégié des Églises protestantes historiques (l'Église Évangélique Presbytérienne et l'Église Méthodiste du Togo) pour contribuer à l'amélioration de la situation sociopolitique.

Togo : le siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante © DR

 

Les préparatifs des élections locales du 30 juin 2019 constituent des indicateurs pour une lecture actualisée de la situation socio-politique du Togo.

Attendues depuis 32 ans au Togo, les prochaines élections locales se tiendront en effet le 30 juin 2019. Elles verront le théâtre d'une compétition entre 11 447 candidats pour un total de 1 527 postes de conseillers municipaux à pourvoir. Sur 643 listes reçues par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), 78 sont invalidées pour diverses raisons. Parmi celles-ci, on peut notamment citer 04 listes de l'Alliance nationale pour le changement de Jean-Pierre Fabre, 12 listes de la «Coalition des 14», 01 liste de l'Union pour la République, au pouvoir, et des indépendants, comme la liste présentée par l'ancien directeur de cabinet du chef de l'État, M. Pascal Bodjona.

Des dysfonctionnements jusqu'à quelques jours du scrutin

Pour aller plus loin :

Les conditions d'organisation de ces élections suscitent de vives préoccupations chez les organisations de la société civile : l'enregistrement des citoyens/citoyennes sur les listes électorales a été chaotique avec les pannes des machines utilisées, les spécimens des bulletins de vote sont disponibles le 23 juin une semaine après le démarrage de la campagne électorale, le manque de communication de la CENI pour expliquer aux futurs votants le ressort territorial (les limites) de leurs communes, les cafouillages de la Cour suprême dans l'appréciation des dossiers de candidature, l'indisponibilité à 5 jours du scrutin des mandats des délégués des partis et candidats non représentés à la CENI, lesquels mandats devraient leur permettre d'avoir accès au centres et bureaux de vote pour suivre les opérations de vote, etc. Autre exemple de cette impréparation, c'est seulement lors du Conseil des ministres du 17 juin 19 juin que le gouvernement a fixé le mandat des élus locaux (six ans).

Le mode de scrutin adopté, le scrutin proportionnel au plus fort reste, laisse présager l'élection de candidats de plusieurs listes dans la même commune. Quelque 8 000 gendarmes et policiers sont mobilisés au sein de la « force de sécurité des élections » (FOSE 2019) pour sécuriser la campagne et le scrutin. Fait appréciable, le gouvernement a décidé de débloquer une enveloppe de 450 millions pour le financement de la campagne électorale.

Malgré les insatisfactions liées à la liste et à l'invalidation de certaines candidatures de renom, on note une forte motivation des citoyens/citoyennes, des partis politiques et des organisations de la société civile. Cet engouement s'oppose au manque d'intérêt manifesté par la majorité de la population pour les élections législatives de décembre 2018. Pour de nombreuses organisations de la société civile mais aussi de nombreux leaders politiques de l'opposition, les locales sont un chemin pavé pour l'élection présidentielle de 2020. D'où les séminaires de formation par ici, les campagnes de sensibilisation par-là, incitant la population à une prise de conscience et à une veille citoyenne afin que les élections soient libres et transparentes.

Grâce à l'excellence des relations qui existent le PAOET et le CEJP (Conseil Épiscopal Justice et Paix), le PAOET a été associé à un projet d'observation œcuménique monté par le CEJP et financé par OSIWA qui vise à déployer 1200 observateurs sur toute l'étendue du territoire. Ces observateurs proviendront de l'Église Catholique et des deux Églises protestantes sœurs (Église Évangélique Presbytérienne du Togo et Église Méthodiste du Togo).

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