L'Église évangélique luthérienne du Cameroun s'implique contre la désertification — Communauté d'Églises en mission

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L'Église évangélique luthérienne du Cameroun s'implique contre la désertification

Face à l'avancée du désert, l'Église évangélique Luthérienne du Cameroun vient de mettre sur pied dans l'arrondissement de Mbé une pépinière de 4000 plants. Il s'agit d'une concrétisation d'un projet plus vaste qui vise notamment à sensibiliser les populations à la nécessité de lutter contre les changements climatiques. Dans sa phrase de pilotage, il cible les districts ecclésiastiques des Régions Centre et Nord pour une durée de trois ans, mais avec l'idée, à terme, de concerner toute l'Église.

Les membres du comité de pilotage du projet environnement de l'EELC © Rév. Patrick Serge Teneku pour l'EELC

 

L'avancée du désert au Nord-Cameroun représente une menace multiforme. Selon le service de lutte contre la désertification au ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), pas moins de douze millions d'hectares de terre sont dégradés dans le pays. Avec pour conséquences directes pauvreté, insécurité et menaces pour la faune. Voilà pourquoi le Cameroun qui a déjà ratifié la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (Unccd) votée en 1994, a adhéré au Programme Grande Muraille Verte, lancé en 2007 par les chefs d'Etat et de gouvernements de l'Union africaine pour l'amélioration de la sécurité alimentaire, et le soutien des écosystèmes afin de s'adapter aux changements climatiques.

L'Église évangélique luthérienne du Cameroun, l'une des trois Églises membres de la Cevaa dans ce pays, s'implique à son niveau dans cette lutte contre la désertification. Elle a lancé un Projet Environnement, avec notamment une grande opération de sensibilisation aux changements climatique dans le Grand Nord. Un projet qui, à terme, doit concerner toute l'Église, mais qui pour l'heure, dans sa phrase de pilotage, cible les districts ecclésiastiques des Régions Centre et Nord sur une durée de trois ans : Mbé, Gamba, Ngong, Garoua 1 et 2 et Maroua. Avec plusieurs axes, et notamment : sensibiliser les fidèles membres et les populations des localités cibles sur le changement climatique et la lutte contre la désertification ; sensibiliser et former les chrétiens et les populations des zones cibles choisies à l'utilisation des méthodes alternatives (foyers améliorés, énergie solaire, etc.)

«Chaque fidèle a le devoir de préserver l'environnement»

Pour aller plus loin :

Cette question de la sensibilisation est cruciale : dans la zone sahélienne sèche du Cameroun, environ 97% de la population dépend du bois comme première source de combustible pour la cuisson des aliments. Les populations défrichent parfois de vastes superficies boisées, exposant ainsi la terre et les hommes à des conditions extrêmes pendant la saison sèche. Plus grave, presque toutes les aires protégées, les réserves et les parcs sont en train d'être réduits dans la région du Nord. L'autre cause de la désertification restant bien sûr la sécheresse : entre janvier et la mi-mai, les températures atteignent parfois 47 degrés Celsius dans cette région.

Comme le souligne Thérèse Nocke, responsable opérationnelle du Projet Environnement de l'EELC, «chaque fidèle a le devoir de préserver l'environnement, mais pourtant, on constate que l'Homme a détruit les forêts pour implanter des champs, des usines. C'est suite à tout cela que nous observons ce déséquilibre. Revenons à notre idéal, c'est-à-dire préserver l'environnement».

Dans le cadre de ce projet de lutte contre la désertification, l'Église évangélique Luthérienne du Cameroun vient notamment de mettre sur pied dans l'arrondissement de Mbé une pépinière de 4000 plants. Un germoir d'oranger a aussi été créé, une manière de constituer, au-delà du frein à l'avancée du désert, des possibilités d'activités génératrices de revenus pour les populations. L'initiative de l'EELC bénéficie de l'appui de l'Agence Nationale d'Appui au développement Forestier. «L'accompagnement dans ce sens consiste en deux volets : un volet théorique et un volet pratique», indique Epapé Benjamin Serges, membre de l'ANAFOR. «Nous avons commencé par expliquer les notions environnement, forêts aux populations ; les étapes de mise en œuvre d'une pépinière, d'une plantation... Une fois cette phase terminée, nous passons au volet pratique.»

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