Evoquer les mutations familiales dans la Catéchèse — Communauté d'Églises en mission

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Evoquer les mutations familiales dans la Catéchèse

Etienne Jeanneret durant son atelier à Sornetan

Etienne Jeanneret est pasteur et co-directeur du centre œcuménique de catéchèse de Genève (COEC). Dans le cadre du séminaire sur la Nouvelle Action Commune de Sornetan, il a été invité par la Cevaa pour aborder le thème suivant : «Changements multiculturels et nouvelles approches dans la catéchèse de l’enfance ». Il était question de définir la place de l’enfant dans les mutations familiales actuelles.

Avant de quitter Sornetan, Etienne Jeanneret nous a parlé de son atelier consacré à la foi de l’enfant.

 

C’est la première fois que vous participez à ce séminaire ?

J’ai été invité par Nicolas Monnier, Directeur de DM-échange et mission, pour animer l’atelier sur les changements multiculturels et les nouvelles approches dans la catéchèse de l’enfance. J’ai tout de suite accepté, étant chargé de la transmission de la foi, puisque je suis responsable de la catéchèse à Genève. Depuis 7 ans, nous avons développé une nouvelle approche, celle de l’enfant théologien, pour répondre aux défis actuels de la catéchèse.

 

Comment parlez-vous de la catéchèse dans le cadre de la Nouvelle Action Commune ?

L’atelier a démarré par une animation de type godly play. C’est une méthode d’animation dont le but est de présenter un des principes de base de l’enfant théologien. En effet, chaque enfant est capable de connaitre Dieu. Dès son plus jeune âge, il y a une étincelle de Dieu en lui, cette partie de nous qui connait Dieu et pas la partie de nous qui sait des choses sur Dieu.

J’ai ensuite, présenté l’enfant dans son contexte actuel (social, pédagogique, culturel et ecclésial). Cette catéchèse sous forme de l’enfant théologien, essaie de tenir compte de ces différents paramètres. L’enfant est habité très tôt, il a une opinion sur Dieu dès son plus jeune âge.

La catéchèse consiste à l’accompagner dans cette recherche sur ce qu’il sait déjà de Dieu, plutôt que de chercher à le remplir de ce qu’il semble ne pas savoir de Dieu.

 

Etienne Jeanneret durant son atelier à Sornetan, septembre 2016, DR

 

Quelle place occupe l’enfant dans la question des mutations familiales ?

L’enfant fait partie de la famille et intègre les nouvelles mutations sociétales. La mutation, c’est le fait que notre catéchèse s’inscrit dans une Europe qui n’a plus le monopole du judéo-christianisme dans lequel elle a toujours évolué. Si l’Europe a bien un fondement judéo-chrétien, depuis quelques années, les enfants n’ont plus ce fondement : par ignorance, immigration, échanges de culture. La transmission auprès des plus jeunes n’est plus aussi facile. Un enfant peut être confronté à cinq ou six religions différentes dans sa classe. Ça, c’est nouveau depuis une trentaine d’années et ça a une influence sur la famille, les modèles qu’on développe et sur la catéchèse, la manière qu’on a de transmettre la foi.

On s’est intéressé à la question de la transmission des grands-parents aux petits-enfants. Dans les catéchismes que nous proposons, c’est très souvent les grands-parents qui viennent avec leurs petits-enfants. Le constat que nous faisons, c’est que la génération des quarantenaires est un peu perdue, qu’elle se met en retrait.

 

Comment avez-vous trouvé les participants au séminaire ?

Une partie du groupe était très active, une autre, très interrogative sur le fait que l’enfant connaît Dieu et posait beaucoup de questions. En effet, cela soulève la question suivante : si on ne lui transmet rien, est-ce que l’enfant peut avoir la connaissance de Dieu ? Il faut que l’enfant grandisse à travers sa propre spiritualité. L’adulte qui l’accompagne n’est plus celui qui transmet, mais un passeur, un mentor. Il a juste une longueur d’avance.

(Romain 14-9) :  Il est habité de cette conviction que : « C’est pour être seigneur des morts et des vivants que Christ est mort et qu’il a repris vie ».

 

Que retenez-vous de cette expérience ?

Je suis content d’avoir partagé ce travail que nous menons à Genève. Je suis très heureux que ça ait soulevé des questions pertinentes qui rejoignent nos interrogations sur nos problématiques. Nous sommes, nous aussi, en recherche aujourd’hui. Le questionnement des gens du groupe rejoint notre questionnement sur la difficulté de travailler la catéchèse. Ce que nous faisons maintenant, portera peut-être des fruits dans 20 ans… C’est l’espérance dans laquelle nous travaillons. Aujourd’hui, avec l’évolution de la société, je pense qu’une des bonnes réponses que l’on peut apporter, c’est de prendre en compte l’enfant théologien, cet enfant qui a sa part de Dieu en lui.

Je remercie les organisateurs de m’avoir invité et donné la possibilité de rencontrer d’autres gens, d’autres cultures, des gens qui vivent la catéchèse. C’était très intense, très court mais très riche.

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