Témoignage de notre boursière, Rosine : études et Covid-19

Cette jeune fille de 27 ans, membre de la paroisse de Nazareth Deido de l’UEBC – Union des Eglises Baptistes du Cameroun, revient pour nous sur l’épisode de Covid-19 :

" Au départ, cette pandémie n’avait pas l’air si sérieuse à nos yeux, jusqu’à ce que les établissements scolaires, les grandes surfaces et les églises soient fermés. Un virus qui a réussi à mettre le monde en stand-by, comme on le dit ici, ça commençait à être sérieux.

Certaines églises au départ n’ont pas voulu prendre le risque d’ouvrir et de se créer des problèmes, d’autres ont insisté sur le fait que rien ne peut les empêcher de prier Dieu, mais c’était tout de même un risque pour les fidèles et les pasteurs. Ces églises ont été fermées de force pour protéger la population.
Heureusement nous avons les réseaux sociaux qui nous ont connectés à nos pasteurs et à leurs prédications en ligne ou en live sur internet. Les groupes WhatsApp des membres des églises, qui avaient été créés déjà depuis un moment, sont bien plus actifs, avec des messages bibliques tous les matins, des vidéos de méditations, des prédications programmées, et bien d’autres initiatives. Dieu est partout et nous sommes contents de Le servir. Souvent nous apprenons de nouvelles chansons et cela nous fait plaisir.

C’est un aspect positif de cette pandémie car je trouve que nous méditons la parole un peu plus que d’habitude. Nous sommes à la maison, avec plus de temps libre. Mais je n’oublie pas que cette pandémie a aussi beaucoup de mauvais côtés.

Rosine Audrey MBONGO, une étudiante sérieuse et souriante - crédit : DR

Pour ceux qui, comme moi, sont éloignés de leurs familles et de leurs proches, ça devient difficile. Plus la pandémie progresse, plus la distance se fait ressentir. Les nouvelles de nos pays ne sont pas bonnes, on pense à nos parents âgés qui sont plus vulnérables face à cette maladie, alors on angoisse. Nous devons être très forts mentalement, pour nous-même, et surtout pour eux, car nous ne sommes pas à l’abri. Heureusement, Dieu est au contrôle.

Concernant les études, nous avons stoppé les cours depuis pratiquement 3 mois déjà. En effet, nous étions en phase clinique et, en tant que futurs dentistes, le contact direct avec les patients est trop risqué. Il nous a été demandé de rester hors des couloirs de notre hôpital et des patients, pour notre propre protection. L’école, à l’aide d’une plateforme appelée “Virtual-Classroom” et des applications d’enseignement en ligne comme « Zoom », nous donne des devoirs et des cours à lire, avec des discussions programmées en ligne dans un second temps.
Ce n’est pas toujours évident à cause de la connexion internet qui est de plus en plus chère et qui n’est pas trop stable… sans oublier souvent les coupures d’électricité qui n’arrangent pas la situation.

Les dépenses mensuelles ont augmenté. Le prix des gels sanitaires et des produits désinfectants a augmenté, même si la pénurie de ces denrées est de plus en plus visible dans les pharmacies et même les grandes surfaces. Les factures d’électricité et d’eau ont augmenté car nous restons à la maison. Je limite mes sorties au strict nécessaire : ravitaillement des courses mensuelles pour l’alimentation et passage à la banque. 

Le déconfinement est petit à petit mis en place. Les étudiants en dernière années ont ainsi repris les cours le lundi 22 juin, pour passer les examens finaux et avoir leurs diplômes. Mais aussi pour laisser place aux cinquièmes années comme nous, afin que nous puissions reprendre et finir les cours.

Nous espérons que les choses reviendront dans l’ordre très bientôt et nous restons en prière. Dieu ne dit-il pas dans Deutéronome (31,6) : « Fortifiez-vous et ayez du courage ! Ne craignez point et ne soyez point effrayés devant eux ; car l'Éternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t'abandonnera point ».

 Que Dieu vous bénisse abondamment et nous protège tous."