Se souvenir pour construire un avenir de paix — Communauté d'Églises en mission

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Se souvenir pour construire un avenir de paix

Rwanda - memorial de Bisesero Conseil executif 2023

Au milieu de la semaine de travail, le Conseil a plongé dans un chapitre douloureux et sombre du Rwanda : le génocide contre les tutsis perpétué en 1994.
Accueilli par l’ERPw, le Conseil a bénéficié d’une visite au mémorial Bisesero, lieu de résistance et de martyre. Elle a permis à l’ensemble des participants de découvrir ce lieu bouleversant, mais aussi fondement d’une puissante volonté de faire désormais Un. Par la prière, le Conseil a pu soutenir cette espérance.

 

 

Des plantations de thé, des champs de haricots, une vue imprenable sur le lac Kivu, voilà le paysage paradisiaque dans lequel est situé Bisesero. Mais le cadre est trompeur. Il s’agit d’un lieu chargé d’une histoire terrible au-delà des mots.

Aucun mot ne peut dire l’horreur du génocide rwandais. Malgré la gentillesse et la prévenance du guide, la description des événements est glaçante.

La vue des crânes mutilés, signe d‘une mort violente, rappelle le meurtre d’Abel, premier homicide de l’histoire biblique.

Ici au Rwanda, cette histoire des deux frères résonne tout particulièrement sur fond de haine raciale nourrie pendant des années par des responsables politiques. Les familles ont été divisées et massacrées : femmes, enfants, vieillards sans distinction. Des visages, des vies détruits par dizaines de milliers. Il nous est impossible de comprendre. Comment peut-on tuer son frère, sa femme, son cousin ? Quel démon s’est emparé des hommes ?

 

 

La vue depuis le mémorial – crédit : C. Richter

 

Le contraste entre la beauté du paysage de Bisesero, dans le district de Karongi, et l’horreur dont ce site a été témoin est insoutenable. L’humanité avait oublié que Dieu avait pour chacun un regard.

Les nombreux mémoriaux, espaces dédiés, construits sur les sites de massacre du génocide, permettent aux Rwandais et aux visiteurs étrangers de se recueillir, de se parler, de se souvenir. Sur cette terre portant le souvenir du « cri du sang », ces lieux appellent à pardonner.

 

« Seigneur Dieu, nous n’avons pas assez de mot pour dire notre tristesse.
Ici, tes enfants ont été massacrés. Comment peut-on tuer pour un nom ?
Réconforte nos cœurs, toi qui nous as tous créés. Nous nous confions à toi, pour œuvrer ensemble pour que plus jamais, ici ou ailleurs, une telle violence ne se reproduise. Aide-nous à combattre tout esprit de division, de haine et de mort pour promouvoir la paix, la réconciliation pour ce Rwanda qui a tant souffert. »

Prière du président de l’Église Presbytérienne au Rwanda,
le pasteur Pascal Bataringaya

 

 

Julie Kandema, Vice-présidente de l’EPRw – Crédit : C.Richter

 

Négation de la parole, négation de l’identité, négation de l’altérité… porte ouverte à la violence qui jaillit de l’humain. Abel est mort de ne pas avoir compté pour son frère « de ne pas avoir compté pour quelqu’un d’autre, de ne pas avoir été inscrit dans le désir d’un autre ».1

Jésus pose la même question à chacun de nous, individuellement : m’aimes-tu ? Son regard pour nous est unique, que nous soyons au bord du lac de Tibériade ou sur les rives du lac Kivu.
Dieu nous élève et, grâce à lui, nous pouvons être relevés, nous pouvons relever nos frères et nos sœurs, nos ennemis d’hier pour un avenir ensemble. En Christ, nous trouvons la force de dominer le désir bestial tapi en chacun de nous.

 

“ Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! ”

Nb 6, 24-26

 

 

Les participants au Conseil exécutif – Crédit : C.Richter

 

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