Retour sur le séminaire AEBA — Communauté d'Églises en mission

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Cevaa - Communauté d'églises en mission

Retour sur le séminaire AEBA

La reprise des activités en présentiel pour les séminaires AEBA (Animation d’Etudes Bibliques Appliquées ) a eu lieu à l’UPAC - Université Protestante de l’Afrique Centrale à Yaoundé, au Cameroun, avec les femmes des Églises de la Région Afrique Centrale de la Cevaa. Du 1er au 14 mai 2022, vingt femmes ont ainsi pu suivre ce programme de formation. Le pasteur Omer Dagan, Secrétaire Exécutif du pôle Animations et Jeunesse, nous livre ses impressions sur cette reprise.

Le Secrétaire Général de la Cevaa, le pasteur Célestin KIKI, animait le module sur la gestion des conflits. Mai 2022.
Crédit : Omer DAGAN

 

1.Les participantes venaient d’Églises très différentes : UEBC - Union des Églises Baptistes du Cameroun, l’EEG, Église Évangélique du Gabon, l’EPCRC, Église Protestante Christ Roi Centrafrique et l’EELC, Église Évangélique Luthérienne du Cameroun.

Quelle a été ton approche pour intégrer au mieux leurs problématiques ?

La formation en AEBA au niveau de la Cevaa a vu le jour depuis plus d’une trentaine d’années. Elle a été mise en place pour les femmes, par suite de certains constats. En effet, dans certaines sociétés en effet, elles continuent d’avoir un statut bas. Elles sont sous-valorisées malgré leur dynamisme et maintenues dans la soumission. Le projet de formation AEBA a été pensé pour corriger les lectures erronées de la Bible, dont l’objectif a consisté à maintenir la femme jusque-là dans la soumission.  

Pour parvenir à cet objectif, il fallait imaginer une méthodologie d’approche. Nous sommes donc restés en lien avec les formatrices et formateurs dans une approche dynamique. Il s’agit d’une approche d’enseignement expérientielle inductive basée sur l’interaction apprenantes-formatrice/eurs. Avec une telle approche, les femmes participent facilement aux activités, elles font un retour en arrière critique pour clarifier ce qu’elles ont appris et ce qu’elles pensent. Mais, tout ceci a été rendu possible grâce à l’utilisation des fiches techniques d’animation mises à disposition de toutes les participantes. Pour la CEVAA, les fiches d’animation sont des outils de travail.  Elles servent à préparer les rencontres de groupes, théories d’animation, animations bibliques selon les thèmes : développement, gestion des conflits et diverses autres thématiques.

2. Peux-tu nous donner ton ressenti sur la dynamique de groupe observée durant ces deux semaines ? Y a t-il eu des attentes particulières ?
Les femmes participantes à la session de Yaoundé sont d’un certain âge avancé. Elles se sont cependant sacrifiées et assidues pendant les 15 jours. C’est vraiment un groupe dynamique et performant qui a collaboré pour accomplir un travail de qualité, malgré la densité du programme. Beaucoup d’expériences ont été vécues avec la diversité des Eglises représentées.

Les attentes et les motivations des participantes au séminaire sont la première chose que nous leur demandons. Ces attentes sont nombreuses et variées ; elles ont été exprimées ainsi : Une meilleure compréhension de l’objectif de L’AEBA - Être capable de transmettre la parole de Dieu- Mieux connaitre la Bible- Evangéliser et aider les pasteurs- Connaitre les méthodes d’animation biblique pour les transmettre- Bien diriger une étude biblique- Former pour agir valablement dans sa communauté- Ouvrir sa réflexion- Devenir une femme engagée dans la société et dans l’Eglise- Être une animatrice bien formée- Savoir communiquer en groupe-Mieux se connaître- Partager avec les autres participantes- Que les femmes prennent leur place dans l’église et deviennent fortes- Clarifier son projet- Passer à l'action sur le terrain..

Les attentes, vis-à-vis de la Cevaa :  les femmes ont de fortes attentes. Pour elles, la formation AEBA doit devenir permanente au sein des temples. Que la Cevaa les accompagne avec le financement des différentes planifications d’activités qu’elles envisageront sur le terrain dans le domaine de l’animation théologique.

Le groupe réunit avant le départ.
À gauche (en rose) la Vice-Présidente du Conseil, Pasteure Éléonore BOUANGA KISSADI de l’ EECo (Eglise Evangélique du Congo). Crédit : Omer DAGAN

 

3. Au fond, quel est le but de cette formation ?
La formation vise plusieurs objectifs. La Cevaa a initié cette session pour former des femmes à l’animation biblique afin de leur redonner les moyens qui leur permettent de lire la Bible de manière à s’engager activement dans la croissance spirituelle et au développement de leur communauté. Les femmes AEBA ainsi formées deviendront des formatrices au sein de leur Eglise pour stimuler le travail d’animation au sein d’une même Eglise, ou dans un cadre régional avec la constitution d’un réseau d’animatrices.
Comme le disait mon prédécesseur, le Pasteur Samuel Désiré Johnson, « cette formation est une formation à la lecture de la Bible de manière responsable, mais l’on ne peut ignorer les défis que nous rencontrons au quotidien. L’un des enjeux de l’Animation théologique, prescrit justement à ce sujet, que : la Bible soit toujours lue à la lumière de l’expérience quotidienne, personnelle et communautaire, et que l’expérience quotidienne soit éclairée par la parole de Dieu. 

 

4. Quels sont les versets bibliques qui soutiennent cette démarche ?
Il y a ces versets de l'Évangile selon Marc (5, 25-34) : 
Ce texte nous parle de l’épisode de la femme atteinte de perte de sang pendant 12 ans. 
Affaiblie, victime de la précarité, de la loi juive qui faisait d’elle une impure, cette femme n’est pas restée prisonnière de sa situation, elle est restée à l’écoute et a osé se déplacer. Elle a agi avec détermination, courage et audace, elle a brisé les tabous et a opéré avec foi et confiance pour la transformation de sa vie. La formation AEBA a pour objet de donner aux femmes les outils d’engagement et d’action pour la transformation de cette vie.

 Et le livre d'Esther (4, 6).
« Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, Puis j’entrerai chez le roi, malgré la loi ; et si je dois périr, je périrai »

 Esther apparaît dans la Bible comme une femme d'une grande piété, caractérisée par sa beauté, par sa foi, sa sagesse, son courage, son patriotisme, sa prudence et sa résolution. Notre société a besoin de cette humilité, de courage, de sagesse pour transforme ce monde.

 

5. Quelques mots pour conclure (citation biblique, vœux…) ?
C’est le lieu de dire un grand merci à la Cevaa, à ses autorités, aux Eglises membres, à l’Université Protestante d’Afrique centrale, aux formatrices/formateurs et à tous ceux et celles qui en amont ont contribué à la réussite de cette formation AEBA.

Les femmes sont rentrées avec des plans d’actions d’activités à mener, à court et moyen terme. Je leur souhaite du succès pour la suite afin que le programme AEBA continue de manière autonome avec le soutien des responsables d’Eglises à divers niveaux.
 

Je termine mes propos avec ces mots de l’apôtre Paul :  « Mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue »  (1 Cor 15, 58)

 

 

Les participantes sur le campus de l'UPAC - mai 2022. Crédit : DR

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