Comment l’EEAM vient en aide aux migrants — Communauté d'Églises en mission

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Comment l’EEAM vient en aide aux migrants

Jean-Louis Ntumba et des stagiaires d’une formation professionnelle du CEI le jour de la remise de leurs attestations, juin 2014

Chaque année, le Maroc fait face à l’arrivée de milliers de migrants originaires de différents pays d’Afrique, venus dans le cadre de leurs études ou pour des raisons économiques et politiques. Le travail avec les migrants est alors capital. Dans cette optique, L’EEAM a créé son propre Comité d’Entraide International (CEI) qui, installé dans 8 villes du pays, accueille et assiste les migrants au quotidien. Le CEI bénéficie du soutien financier de la Cevaa.

Créé par l’Eglise Evangélique au Maroc (EEAM), le CEI est l’une de ses entités diaconales. Il travaille directement auprès des migrants et des réfugiés subsahariens. Ces « bénéficiaires », comme on les appelle au comité, viennent de nombreux pays d’Afrique comme le Nigéria, Cameroun, Guinée, République Démocratique du Congo ou encore la Centrafrique.

Aide d’urgence

Réparti dans ses huit agences locales, le CEI de l’EEAM propose en premier lieu une aide d’urgence aux migrants à travers l’écoute, l’orientation et l’accompagnement vers les structures partenaires. L’aide peut être également d’ordre alimentaire, vestimentaire ou encore médicale.  Chaque mois, par exemple, la ville d’Oudja organise une distribution alimentaire pour les migrants en difficulté. Dans les antennes locales de Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Agadir et Tanger, l’aide est apportée sur le plan alimentaire et médical (à travers la prise en charge d’ordonnances).

« Nous sommes une quarantaine de personnes à travailler pour le CEI », nous explique Jean-Louis Ntumba, coordinateur de projets à Rabat. « Une fois par semaine, nous ouvrons les portes de nos églises aux migrants. Parfois nous rencontrons des difficultés de communication avec certains migrants, comme les Nigériens qui ne parlent qu’anglais ».

 

(de gauche à droite) William Ledy (un des anciens agents du CEI), le pasteur Carlos FUNK
(envoyé du DEFAP au CEI entre 2012 et 2015) et Jean-Louis Ntumba

 

Bourses et formations professionnelles

Jean-Louis Ntumba s’est engagé il y a 8 ans comme bénévole. Aujourd’hui, il coordonne un programme de bourses et un projet de formation en ateliers dans la paroisse. Ce programme concerne les étudiants subsahariens, qui sont en situation de difficultés financières pendant leurs études.

Pour Jean-Louis Ntumba, ce combat contre l’exclusion est avant tout personnel. En 2004, le jeune Congolais est arrivé au Maroc avec un visa étudiant. « Bien-sûr je me sens proche des bénéficiaires », nous confie-t-il. « J’aurais pu être à leur place. Je connais très bien leurs difficultés. Il est donc normal de les aider. »

 

(au centre ) Jean-Louis Ntumba avec les étudiants boursiers du CEI

de l'année universitaire 2014-2015, dec 2014, DR

 

Au service des plus démunis

Même si le CEI est confronté à de nombreuses difficultés, les agents et les bénévoles du comité connaissent aussi des réussites. Pour le coordinateur de projet, c’est même un moteur dans sa mission.  « Je me souviens d’un étudiant ivoirien, arrivé ici en 2011 », nous raconte Jean-Louis Ntumba. « Il a réussi à trouver une université et à s’inscrire. Il a pu bénéficier de notre programme de bourses. A la fin de son cursus, il est rentré en Côte d’Ivoire avec notre programme d’aide au retour. Aujourd’hui il est professeur là-bas. C’est un exemple de réussite dont nous sommes fiers !»

Au-delà de la mission, l’engagement auprès du CEI est un véritable acte de foi. Pour Jean-Louis Ntumba, cela ne fait aucun doute. « Je me sens accompli dans ce travail. Ma seule difficulté c’est l’impuissance. Il y’a des situations devant lesquelles on se sent véritablement impuissant. J’ai accueilli à deux reprises des migrants atteints de tumeurs au cerveau. Ces personnes souffraient et ne pouvaient pas avoir l’intervention nécessaire. L’impuissance me rapproche de Dieu. Si nous, agents et bénévoles du CEI, sommes limités dans notre quotidien, nous devons toujours garder l’espoir et regarder vers le Seigneur. Car lui ne l’est pas !

 

Article réalisé à partir de l'interview de Jean-Louis Ntoumba le 27 mars 2017.

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