CLCF, 30 ans au service de la théologie — Communauté d'Églises en mission

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CLCF, 30 ans au service de la théologie

La Centrale de Littérature Chrétienne Francophone (CLCF) est une association protestante qui soutient depuis 30 ans les bibliothèques de théologie, par des dons de livres et des formations. Pour certaines bibliothèques où les moyens manquent, se procurer des ouvrages de théologie constitue un défi. Pourtant, la théologie n’est pas seulement un enjeu pour les Églises, elle l’est aussi pour la société dans son ensemble. C’est pour cette raison que la CLCF a aussi pour mission de faire connaître les théologies venant des pays du Sud. Nous avons profité de la rencontre à Strasbourg du Secrétaire exécutif Omer Dagan avec Maïeul Rouquette, docteur en théologie et directeur de la CLCF pour lui poser quelques questions.

La Centrale de Littérature Chrétienne Francophone (CLCF) fête ses 30 ans. Pourriez-vous nous en dire plus sur les événements organisés cette année avec vos partenaires (Défap/DM/Cevaa) ?

M.R. Pour fêter nos 30 ans, nous avons organisé le 29 septembre une journée d’anniversaire multisite et distanciel. La CLCF fonctionne en effet en partenariats avec quatre réseaux locaux de bibliothécaires : en Afrique de l’Est, en Afrique Centrale, en Afrique de l’Ouest et à Madagascar. Les membres de ces réseaux locaux ont pu se retrouver pour échanger sur les besoins et faire ensemble la fête. À Strasbourg, les bénévoles, partenaires (notamment DM, Défap et Cevaa) et ami·es de la CLCF ont passé une après-midi de rencontre et d’échange pour découvrir plus concrètement le travail de la CLCF, avant un repas festif. Mais les quatre réseaux locaux et la CLCF se sont tous retrouvés pour un moment de culte en commun via Zoom. Ce culte a été conçu en collaboration entre les quatre réseaux et la CLCF.

Selon vous, quels sont les principaux freins que rencontrent les bibliothèques pour se doter d’ouvrages de théologie ? Quels sont vos moyens d’action ?

M.R. Le premier frein est financier. Les livres, en particulier neufs, coûtent cher. La CLCF achète donc des livres neufs et récupère des livres d’occasion pour les donner à nos partenaires. Toutefois, certaines bibliothèques disposent d’un budget d’achats, mais n’arrivent pas à trouver les livres sur places. La CLCF peut alors servir d’intermédiaire pour les acheter en Europe, à des prix négociés, et les expédier.
Cependant, au-delà de la constitution d’un fonds documentaire, il est nécessaire de l’entretenir. Les bibliothécaires doivent donc être formé·es à de nombreuses tâches : tri des livres, gestion des prêts et des retours, entretien, désherbages (suppression des livres trop abimés ou trop anciens), etc. Pour ce faire, la CLCF soutient l’organisation de sessions de formation dans chacun des quatre réseaux, sous la conduite de bibliothécaires expérimenté·es.

 

 

Autour d’un gâteau pour fêter ensemble – Crédit : DR

 

La réflexion théologique protestante est devenue largement intercontinentale. Elle porte une dimension « œcuménique » qui donne à la formation théologique une place prépondérante. De ce point de vue, son rôle sociétal semble évident (dialoguer d’égal à égal, développer une théologie ancrée localement et culturellement…). Comment la CLCF peut accompagner au mieux cette dynamique ?

M.R. Concernant la dimension interculturelle, la CLCF travaille sur trois axes. Le premier axe est de s’assurer que les bibliothèques partenaires soient dotées pas seulement de livre de théologie européenne ou d’Amérique du Nord, mais également de productions des théologien·nes des pays et continents concernés. Ce n’est pas toujours évident, car il est rare de trouver en Europe des livres de seconde main de théologie du Sud. Nous tentons donc de nouer des partenariats avec les éditeurs de livre de théologies du Sud. Le second axe est de faire découvrir les théologien·nes du Sud en Europe. Nous avons commencé depuis un an à organiser des conférences permettant de rencontrer des auteurs et autrices d’ouvrages théologiques du Sud lors de leur séjour en Europe (à DM et au Défap notamment). Enfin, à l’heure du numérique, nous relayons dans la mesure du possible les annonces de colloque Zoom, pour que les théologien·nes des différents continents puissent se rencontrer.

Pour conclure, que pourrions-nous souhaiter à la CLCF pour les 10 prochaines années ?

M.R. De continuer à former et à soutenir encore plus les bibliothécaires pour qu’ils et elles puissent prendre au mieux soin de leurs bibliothèques ; de fournir des livres adaptés aux besoins locaux ; de continuer le travail interculturel, en matière de livres comme de formation. D’étendre son réseau de bénévoles en Europe.

 

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