Bénin : «Partager les défis et la spiritualité d'une communauté» — Communauté d'Églises en mission

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Bénin : «Partager les défis et la spiritualité d'une communauté»

Monica Natali, infirmière, a passé un mois au Bénin, en juillet 2018, dans le cadre d'un échange au sein de la Cevaa. Italienne, elle est issue de l'Église vaudoise, et elle a travaillé au sein d'un établissement de l'Église protestante méthodiste du Bénin : la polyclinique du Bon Samaritain, à Porto Novo. Une expérience qui lui a permis de partager les conditions de travail et les difficultés de l'équipe médicale, tout en représentant une véritable occasion de rencontre. Interview.

Photo prise au cours de la mission de Monica Natali au Bénin © Cevaa

 

Quel est votre parcours, et qu'est-ce qui vous a poussée à partir en mission avec la Cevaa ?

Monica Natali : Je suis infirmière, et je fais partie de la CEVI (Chiesa Evangelica Valdese de Italia). Comme tous les membres de l'Église vaudoise d'Italie, j'avais plus ou moins entendu parler de la Cevaa ; et depuis longtemps, j'avais envie de faire l'expérience du volontariat à l'international, et au sein d'une autre Église. J'ai donc contacté directement le Secrétariat de la Cevaa, d'abord par mail, en expliquant quel était mon projet et comment je souhaitais m'impliquer. Puis le dossier a suivi son cours. J'ai commencé à m'impliquer au Liban dans les couloirs humanitaires soutenus par la Fédération des Églises Évangéliques en Italie (FCEI), dont fait partie l'Église vaudoise (1). C'est à ce moment-là que j'ai été recontactée par le Secrétariat de la Cevaa. On m'offrait la possibilité d'aller en mission au Bénin au cours de l'été 2018. Je n'étais jamais allée en Afrique et mon seul critère était de pouvoir travailler dans un pays francophone ; le Bénin me convenait très bien. Et j'avais un mois à consacrer à ce projet... Anne-Sophie Macor, responsable des envoyés de la Cevaa, m'a alors parlé de la polyclinique du Bon Samaritain, un établissement de santé de l'Église protestante méthodiste du Bénin (EPMB), à Porto Novo.

Une fois sur place, j'ai découvert la réalité quotidienne d'un hôpital dont l'activité est en croissance, mais qui doit composer avec les difficultés matérielles. Au cours de ma mission, je devais effectuer un passage dans tous les services : ma première semaine, c'était dans le service d'hospitalisation. Puis j'ai passé quelques jours au bloc opératoire, ensuite à la maternité ; et j'ai fini par les consultations médicales et la pédiatrie. 

Que retirez-vous de vos relations avec le personnel soignant, et avec l'Église d'accueil, l'EPMB ?

Pour aller plus loin :

Monica Natali : J'ai bénéficié d'une belle intégration au sein de l'équipe du personnel hospitalier. J'ai eu un très bon accueil dans l'hôpital, j'ai pu beaucoup échanger avec mes collègues du Bénin. C'était une expérience enrichissante sur le plan professionnel, mais pas seulement : elle s'est avérée riche aussi de moments de fraternité. En ce qui concerne les relations que j'ai nouées au sein de l'EPMB, j'ai été accueillie par le directeur de la polyclinique, qui est aussi pasteur, et j'assistais à ses cultes le dimanche. J'ai été vraiment immergée au sein d'une communauté, dont je partageais les défis professionnels, la vie quotidienne et la spiritualité. Une spiritualité qui peut s'exprimer de manière très différente de ce que je connaissais jusqu'alors, ce qui était aussi une bonne occasion de découverte et de partage... Pour moi, ces multiples facettes de ma mission étaient très importantes. Je ne voulais surtout pas faire mon travail à la polyclinique, et ne rien connaître au-dehors, sinon une chambre d'hôtel. Je voulais connaître les gens à la fois dans la vie professionnelle, et partager leur quotidien.

Qu'avez-vous vécu de plus important au cours de votre mission ?

Monica Natali : J'ai vécu là une chose que je crois fondamentale : la dimension de la rencontre. Je n'ai jamais adhéré à l'image de l'humanitaire venu du Nord qui va apporter des soins aux populations du Sud. Et j'ai pu rencontrer au cours de cette mission des infirmières, des personnels médicaux qui connaissent leur métier, ont une bonne formation... mais ce qui fait la différence, c'est l'aspect matériel. Ces appareils, ces outils dont les médecins ou les infirmières savant qu'ils auraient terriblement besoin, mais qui manquent trop souvent. A de nombreuses reprises au cours de ma mission, j'ai pu échanger avec mes collègues de la polyclinique sur nos conditions de travail respectives. Je racontais comment les choses se passaient dans les hôpitaux où j'avais travaillé. Les infirmières me parlaient de leur fonctionnement quotidien, et des difficultés qu'elles rencontraient. Il y a des moments où les compétences seules ne suffisent pas ; où la présence de tel ou tel équipement peut faire la différence entre la vie et la mort.

Seriez-vous intéressée par une nouvelle expérience de volontariat avec la Cevaa ?

Monica Natali : Actuellement, je suis de nouveau engagée sur le projet des couloirs humanitaires au Liban avec la FCEI. Je suis sur la partie médicale. Je passe une semaine à dix jours presque tous les mois à Beyrouth. Mon rôle est d'aider à évaluer la vulnérabilité des personnes qui pourraient bénéficier de ce dispositif pour partir en Europe - ce qui est un des critères les plus importants. Parallèlement, je fais partie d'un autre projet, baptisé "Medical Hope", pour apporter une aide aux personnes qui ont de réels besoins médicaux, mais qui ne rentrent pas dans les critères définis pour pouvoir partir via les couloirs humanitaires. C'est une goutte d'eau dans les mer des besoins des réfugiés ; mais goutte après goutte, on finit par apporter beaucoup... Alors, m'investir de nouveau un jour avec la Cevaa... Pourquoi pas ?

Propos recueillis par Franck Lefebvre-Billiez
www.cevaa.org, 27 octobre 2018

 

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos de la mission de Monica Natali au Bénin (à retrouver sur la page facebook de la Cevaa :

 

Retrouvez également cet article de monica Natali, racontant son expérience dans les colonnes du journal Riforma (article en version originale italienne) :

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