Accueil des délégations et visioconférence, l’équation difficile — Communauté d'Églises en mission

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Cevaa - Communauté d'églises en mission

Accueil des délégations et visioconférence, l’équation difficile

Les Eglises de Suisse se sont mobilisées pour accueillir la 11ème Assemblée Générale de la Cevaa.
Un culte d’ouverture a eu lieu, via l’application zoom, et des vidéos réalisées par les délégués des Eglises-membres en Suisse ont été partagées avec la Communauté.
Le Pasteur Martin Burkhard, délégué de l’EERF (Eglise Evangélique Réformée du Canton de Fribourg) et membre du Conseil exécutif de la Cevaa, revient sur l’organisation prévue par le Comité Cevaa Suisse, et plus largement sur le rôle du Conseil.

La 11ème Assemblée Générale de la Cevaa aurait dû se tenir à Bossey, en Suisse, comme cela avait été décidé lors de la 10ème Assemblée Générale de la Cevaa à Douala, au Cameroun, en 2018. Malgré le report d’une année, la crise de Covid-19, qui continue de sévir,  n’a pas permis d’organiser en présentiel cette rencontre, temps fort de la vie de la Communauté. La créativité et les outils techniques ont toutefois permis d’être ensemble.

1. Martin, les délégués des Eglises de Suisse se sont beaucoup investis depuis trois ans pour préparer l’accueil des délégations. Qu’avez-vous pensé de la manière dont s’est finalement déroulé cet accueil en visio ?

Accueillir une Assemblée Générale de la Cevaa dans un pays permet dans celui-ci et dans ses Eglises de toucher physiquement au sens de cette Communauté : la rencontre et la prise de décision ensemble. Les délégués étaient attendus dans 35 paroisses suisses, qui se sont mobilisées pour voir "en vrai" quelque chose de l’Eglise universelle. Nous avons donc ressenti en Suisse une grande frustration quand le Conseil a reporté cette Assemblée en ligne, pour des raisons parfaitement compréhensibles. Les délégués suisses ont envoyé de nombreux documents, prières et images dans ces paroisses pour leur permettre de parler quand-même de la Cevaa, en complément à des outils d’animation de DM pour la Cevaa. Il y a aussi eu de belles initiatives, comme les salutations transmises via de courtes vidéos réalisées par les délégations de Suisse, que nous avons pu partager avec tous.

 

Les salutations de la déléguée de l'EPG, Eglise Protestante de Genève.
https://youtu.be/COneJQd8drk

 

 

Les salutations du délégué du CERFSA, Conférence des Eglises Reformées
Francophones en Suisse Allemande.
https://youtu.be/WLGiFIr_f1A

 

 

Les salutations de la déléguée de la RefBeJuSo (Eglise Réformée Berne/Jura/Soleure)
https://youtu.be/qIw4kdv34uw

 

Les salutations de la déléguée de l'EREV - Eglise Réformée Evangélique du Valais
https://youtu.be/ZbEYI_REI58

 

Mais rien ne remplace une vraie rencontre. Les apartés lors des pauses pour demander des précisions à un intervenant du Maroc ou solliciter l’avis d’un délégué du Togo, partager le repas avec les délégués de Zambie, échanger après le repas avec un délégué de Nouvelle-Calédonie pour parler des défis de son Eglise, encourager un ami du Rwanda : tout cela n’a pas eu lieu. Pour les nouveaux délégués, cette Assemblée en visio n’a peut-être pas vraiment permis une « expérience Cevaa ».

 

2. Vous poursuivez, pour un second mandat, votre mission au sein du Conseil exécutif. Pourriez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement de cet organe décisionnel de la Cevaa et sur les qualités nécessaires requises par ses membres ?
Comme tout Conseil exécutif, c’est un lieu de décisions. Mais prendre des décisions à partir de cultures très diverses, culture d’Eglise, culture locale, c’est un beau défi que j’aime beaucoup. Au Conseil, nous touchons à la diversité du monde. Chercher des consensus n’est pas toujours facile. Pas seulement parce que nous avons des avis divergents, cela est courant dans n’importe quel Conseil exécutif, mais parce que nous sommes habitués à des cheminements, des comportements, des manières de s’exprimer qui nous sont propres et, dans un Conseil interculturel, cela exige beaucoup d’écoute, de patience, parfois d’accepter l’incompréhension. Le Conseil se réunit deux fois par an, dont au moins une fois une semaine en présentiel, ce qui permet aussi de manger ensemble, de passer du temps en soirée à discuter de tout et de rien. Et cela crée des liens qui permettent d’absorber des incompréhensions.

 

3. Le thème de cette Assemblée Générale, qui marque également le Jubilé Cevaa, est « Maintenons la flamme ». Pour vous, que signifie cet appel à maintenir la flamme ?
On sent une inquiétude dans cet appel : l’extinction de la flamme. C’est une possibilité. La Cevaa peut disparaitre si les Eglises membres perdent leur intérêt, et donc ne s’investissent plus en participant aux projets, ou si elles n’élaborent plus aucun projet avec la Cevaa.

La Communauté Cevaa est dans un moment critique financièrement. Elle doit trouver de l’argent dans un réseau plus vaste et dans une volonté plus engagée de certaines Eglises membres.

Et puis, une flamme consume de l’énergie ; celle-ci est à fournir par les Eglises membres. Plus les uns et les autres participent activement, spirituellement, théologiquement, stratégiquement, à cette Communauté, plus elle brillera. Le contraire est aussi vrai. Ce thème devrait questionner les Eglises sur leur participation, car la Cevaa est une Communauté ou, comme aiment dire certains, une famille. Y contribuer vient avant d’y puiser des ressources pour des projets locaux.

Je pense que cela serait bien de maintenir la flamme de ce thème jusqu’à la prochaine Assemblée Générale, pour en dégager quelques axes stratégiques et réalisables afin de faire rayonner cette Communauté.

Actions sur le document
Mots-clés associés : ,