Lesotho : la LECSA lance un appel pour le respect des droits humains — Communauté d'Églises en mission

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Lesotho : la LECSA lance un appel pour le respect des droits humains

Alors que la crise politique et sécuritaire qui dure depuis plusieurs années au Lesotho connaît un paroxysme avec l'assassinat du général Khoantle Motsomotso, et que la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) a pris la décision d’intervenir militairement dans le pays, la LECSA, Eglise membre de la Cevaa, a lancé un appel pour le respect des droits.

RETROUVEZ ICI LE TEXTE INTÉGRAL DE L'APPEL DE LA LECSA

Lesotho : des troubles récurrents © agence Kaolin

L'appel de la LECSA (Lesotho Evangelical Church in Southern Africa) survient dans un contexte où l'instabilité de ce petit pays enclavé dans l'Afrique du Sud connaît un nouveau pic. La déclaration de cette Eglise membre de la Cevaa a été diffusée le 7 septembre, à l'occasion d'une conférence de presse. Elle fait référence à l'indispensable respect des droits humains et s'élève contre les violences politiques et tortures en marge de nombreuses arrestations. Elle s'inscrit dans la même volonté d'apaisement que celle qui est ressortie de l'appel du Conseil Chrétien du Lesotho (CCL), qui a instamment demandé au gouvernement, à l’opposition et à la population d'observer la loi afin d’assurer la paix et la stabilité dans le pays (retrouver les informations sur le communiqué du CCL en anglais, et dans une traduction française).

Ces appels qui se rejoignent prennent un relief tout particulier alors que, deux jours auparavant, le 5 septembre, le chef de l’armée du Lesotho, le général Khonantle Motsomotso, avait été assassiné dans son propre bureau par de haut gradés. Deux des assaillants avaient été tués lors de la fusillade avec les gardes du corps du général : il s'agissait du colonel Tefo Hashatsi et du général Bulane Sechele, déjà mis en cause dans l'assassinat de l'ancien patron de l'armée Maparankoe Mahao en juin 2015. Et la mort du général Motsomotso laisse précisément craindre une aggravation des troubles au Lesotho, où l’armée est très influente, et qui se trouve régulièrement fragilisé par des tentatives de coups d’Etat. Cet assassinat intervient notamment trois mois après les élections ayant porté au pouvoir le Premier ministre Thomas Thabane, qui a repris la tête du gouvernement en juin, trois ans après avoir été contraint à l’exil en Afrique du Sud par un coup d'Etat manqué de l'armée.

La stabilité, préalable indispensable pour lutter contre la pauvreté

Scène quotidienne de la vie au Lesotho © agence Kaolin

Le Lesotho, qui compte environ deux millions d'habitants, figure parmi les pays les plus pauvres d'Afrique. Les Basotho – qui ont donné leur nom au pays – y sont majoritaires ; la plupart sont chrétiens. Pays enclavé et entièrement dépendant économiquement de l'Afrique du Sud, le Lesotho connaît une instabilité récurrente qui avait déjà poussé Pretoria à intervenir militairement en 1998. L'assassinat du général Motsomotso a d'ailleurs été aussitôt condamné « dans les termes les plus forts » par le président sud-africain Jacob Zuma ; et dans la foulée, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) a envoyé une commission d'enquête, avant de décider, le 15 septembre, d'intervenir militairement.

Cette instabilité politique a aussi pour conséquence une multiplication des violations des droits humains, qui avait déjà été dénoncée par Amnesty International en juin dernier, à l'occasion de l'investiture du Premier ministre Thomas Thabane . « Il faut que les autorités marquent une rupture claire avec le passé et amorcent de toute urgence une réforme dans le domaine des droits humains », déclarait notamment l'organisation internationale, « notamment en veillant à ce que les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains soient amenés à rendre des comptes et à ce que les victimes obtiennent justice. » Des violences qui s'ajoutent aux autres manques criants de ce petit pays ; Thomas Thabane estime ainsi que seule la stabilité lui permettrait de s’attaquer à la pauvreté, au chômage ou à l’épidémie de sida qui frappe 23 % de la population.  

La LECSA compte 340 500 membres répartis dans 94 paroisses. Elle dispose de 650 œuvres scolaires (écoles primaires, collèges secondaires, collèges techniques), de 5 dispensaires, de 2 hôpitaux, d'une école de formation en soins infirmiers, d'un centre de formation artisanal, agricole et ménager. Elle a ainsi un rôle social non négligeable au sein d'un pays où les besoins sont particulièrement criants. Parmi ses projets en cours soutenus par la Cevaa figure notamment le Scott Memorial Hospital, établissement de santé pilote qui est partenaire du projet Solidarité Santé.

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