EPUdF : un synode pour encourager à davantage lire la Bible — Communauté d'Églises en mission

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EPUdF : un synode pour encourager à davantage lire la Bible

Le Synode national de l'Église protestante unie de France, membre de la Cevaa, se tiendra du 10 au 13 mai 2018, à Lezay, dans les Deux-Sèvres. L'EPUdF lancera à cette occasion une dynamique de réflexion et d'expérimentation de lecture de la Bible. Pour Emmanuelle Seyboldt, sa présidente, «il faut redire aux paroissiens ordinaires de ne pas attendre que le pasteur les autorise à prendre la Bible».
Le Synode national de Lille en mai 2017 © EPUdF

Cinq ans après sa création, l'Église protestante unie de France (EPUdF), qui représente la plus importante communauté protestante en France, se réunit en synode national du 10 au 13 mai, à Lezay, dans les Deux-Sèvres. Alain Millet, modérateur de cette session synodale 2018, accueillera les 220 délégués des neuf Régions et des invités de France et d'Europe. Il conduira leurs travaux, nourris par les divers rapports sur la vie matérielle et spirituelle de l'Église protestante unie de France.

Le Synode sera placé sous le signe d'une exhortation : «Vivre d'un appel». Le Conseil national a choisi de centrer ce Synode sur «l'Église», ou plus précisément sur «Être Église», faire communauté, comment être témoin de l'Évangile aujourd'hui ? Au cours du Synode, plusieurs temps seront consacrés à cette thématique qui sera déclinée sur différents modes : animation biblique, ateliers d'expressions, parcours de découverte...

Le samedi 12 mai à 11h30 sera inaugurée la dynamique interrégionale d'encouragement à la lecture de la Bible. Selon un sondage Ipsos mené en 2010 pour l'Alliance biblique française, 37% des Français possèdent une Bible et parmi eux, 3% la lisent tous les jours ou presque, 2% au moins une fois par semaine. D'où ces questionnements : au-delà des manifestations autour des 500 ans de la Réforme protestante en 2017, quelle est la place de la Bible dans la spiritualité et l'engagement protestant ? Les protestants lisent‐ils toujours la Bible ? Quel est le statut des Écritures bibliques entre les courants protestants ?

Impulser une dynamique d'encouragement à la lecture de la Bible

Pour aller plus loin :

Toutes ces questions ont poussé le Conseil national à mettre en œuvre un projet pluriannuel pour impulser une dynamique d'encouragement à la lecture de la Bible. Il a nommé un groupe d'animation, coordonné par le pasteur Paolo Morlacchetti, afin de recenser les outils existants d'animation biblique et organiser des journées de rencontres interrégionales. Une première journée nationale a eu lieu le 16 septembre 2017 autour du thème «la lecture de la Bible au cœur de la vie communautaire et cultuelle».

Interrogée sur la radio RCF à la veille de l'ouverture de ce synode, Emmanuelle Seyboldt, présidente de l'EPUdF, qui a fait de la lecture de la Bible un cheval de bataille de son mandat, a estimé qu'il «faut redire aux paroissiens ordinaires de ne pas attendre que le pasteur les autorise à prendre la Bible». Le protestantisme, comme le rappelle la pasteure, se caractérise «depuis 500 ans», par une lecture personnelle de la Bible, une lecture qui se fait «sans intermédiaire pour la comprendre, sans organisation hiérarchique et en essayant de mettre le plus possible à distance la tradition de l'Église». Et de souligner : «On a toujours dit : les protestants lisent beaucoup la Bible : c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui !» Pour Emmanuelle Seyboldt, il est même possible qu'en la matière «les catholiques» aient «rattrapé» et même «doublé» les protestants... Quoiqu'il en soit, la lecture des Écritures doit pour elle «redevenir quotidienne». «C'est une nécessité spirituelle pour l'Église que chacun se resaisisse de sa Bible.»

Quant au thème du synode, «Vivre d'un appel», Emmanuelle Seyboldt l'analyse ainsi : «C'est Dieu qui appelle à être Église, à le suivre ; fondamentalement on ne choisit pas d'être croyant, on reçoit un appel.» Ce thème est donc «une invitation» à se dire que «ce n'est pas nous-même qui nous envoyons mais un autre qui nous précède». L'enjeu, c'est de «décléricaliser» l'Église, en quelque sorte. Avec le temps, «chaque institution se cléricalise, la réfome est toujours à faire, en permanence. Une institution, à un moment, oublie qu'elle ne dépend pas d'elle-même, que c'est Dieu qui la convoque là pour être Église ; et elle finit par se donner à elle-même ses propres buts. Or ce n'est pas ça, une Église n'a pas à se donner à elle-même et s'auto-alimenter de projets.»

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