Centrafrique : un culte protestant dédié à la solidarité à Bangui — Communauté d'Églises en mission

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Centrafrique : un culte protestant dédié à la solidarité à Bangui

Les jeunes présentent une saynète où la lumière de la persévérance garde allumées celles de la paix, de la joie, de l’amour et du pardon. © Claire Bernole pour Cevaa

Le culte célébré dimanche avec les membres de l'Église du Christ roi a permis, à partir d'une lecture du récit d’Élie au désert, de nourrir une réflexion sur les mécanismes de repli qui ont pu contribuer à alimenter peur, méfiance et finalement violence au sein du peuple centrafricain. La présence de Dieu, à l’extérieur des lieux obscurs où chacun peut être tenté de se retrancher, pourra-t-elle faire sortir de leur retraite ceux qui ont été blessés, effrayés, qui se sentent démunis ?

Ce dossier est constitué en partenariat avec la revue "Signes des Temps".

 

 

 

Les jeunes présentent une saynète où la lumière de la persévérance garde allumées celles de la paix, de la joie, de l’amour et du pardon. © Claire Bernole pour Cevaa

C’est sous le signe de la solidarité fraternelle que s’est déroulé le culte spécial de ce dimanche 6 avril. La délégation composée des représentants des organisations protestantes que sont la Ceta, le Défap et la Cevaa, en déplacement à Bangui, a tenu à célébrer ce service avec la communauté de l'Église du Christ roi – qui a fortement contribué à la réalisation de ce voyage.

Le message de paix, le soutien, l’appel à la justice et à la réconciliation que sont venus apporter et défendre les membres de la délégation auprès des Églises, des musulmans qui ont pu être rencontrés mais aussi des autorités – notamment le Premier ministre et les représentants des forces Sangaris – semblent avoir pris des chemins fructueux. Preuve en est : une musulmane, deux chrétiennes de l’Église baptiste ainsi que des représentants des Églises adventiste et évangélique luthérienne ont participé par leur présence à ce programme.

La certitude de la présence de Dieu, à l’extérieur des cavernes de nos vies

Différents temps de louange ou de prière ont rythmé la matinée et encadré la prédication présentée par Thierry Muhlbach, président de la Cevaa. Dans le prolongement des échanges et des rencontres qui se sont déroulées depuis le début de la semaine, le pasteur s’est appuyé sur le récit d’Élie au désert pour nourrir une réflexion spécialement adressée aux chrétiens, aux croyants centrafricains. Entre culpabilité – d’avoir commis des crimes, quand bien même les sacrificateurs de Baal étaient des païens – et dépression, le célèbre prophète de l’Ancien Testament se replie dans une grotte.

Quelles solutions de repli ont-elles été mises en place, alimentant la peur, la méfiance et l’angoisse dans le cœur des habitants de Bangui ? La certitude de la présence de Dieu, à l’extérieur des cavernes de nos vies, peut-elle nous faire sortir de nos retranchements ? Peut-elle redonner confiance alors que le sentiment de sécurité est loin d’être au rendez-vous ? Des questions qui résonnent comme autant d’interpellations et d’invitations à réfléchir à la réaction que les chrétiens centrafricains peuvent avoir face aux événements actuels.

Au-delà de l’aspect politique que revêt la situation, il s’agit de se positionner personnellement alors que la situation reste difficile et que chacun a perdu un parent, un ami, un proche… ou subi des dégâts matériels ces derniers mois. La réponse apportée par chaque citoyen, et plus précisément – en l’occurrence – par chaque chrétien, sera-t-elle un tremblement de terre, comme dans le texte biblique ? Un incendie ? Ou prendra-t-elle la forme du « doux murmure » par lequel Dieu se manifeste à Élie ? Quelle qu’elle soit, elle conditionnera l’avenir du pays.

Claire Bernole,
pour le Défap et la Cevaa, en collaboration avec Signes des Temps

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