Vivre et Partager l’Évangile — Communauté d'Églises en mission

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Vivre et Partager l’Évangile

A quoi pourrait ressembler la mission aujourd'hui ? C'est la question que pose en creux "Vivre et Partager l’Évangile", livre de Jacques Matthey, théologien et ancien Secrétaire Général de DM-échange et mission. Les membres du Conseil exécutif de la Cevaa ont été invités vendredi 20 octobre au lancement de l'ouvrage, en présence de l'auteur et de Daniel Marguerat, professeur de Nouveau Testament et directeur de collection des éditions Cabédita. Retour sur la soirée en images.
Vivre et partager l’Évangile, couverture du livre de Jacques Matthey © Éditions Cabedita

Jacques Matthey est depuis si longtemps l'avocat de la mission qu'il a fini, aux yeux de certains, par se confondre un peu avec elle : ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme « l'homme de la mission ». Il la défend encore avec éloquence : « Je porte le souci que l'on retrouve l'importance du texte biblique et sa pertinence pour aujourd'hui ; et je peux dire la même chose pour la mission. Tout le monde parle de mission de nos jours, on utilise couramment ce mot dans le monde de l'entreprise, pour signifier qu'il y a un objectif à atteindre ; pourquoi pas dans les Églises ? »

Chargé de l'Animation puis Secrétaire Général de DM-échange et mission, le département missionnaire des Églises suisses romandes, ce théologien et pasteur protestant a aussi travaillé de nombreuses années au Conseil œcuménique des Églises à Genève. Son dernier livre, « Vivre et partager l’Évangile », publié aux éditions Cabedita dans la collection « Parole en liberté », témoigne de la nécessité de renouveler les formes actuelles de la mission en mettant en avant la diversité qui existait déjà chez les contemporains de Jésus. L'ouvrage a été lancé officiellement le 20 octobre lors d'une soirée organisée à Lausanne par DM-échange et mission, à laquelle participaient tous les membres du Conseil exécutif de la Cevaa.

C'est un autre théologien suisse de renom, Daniel Marguerat, professeur honoraire de l'Université de Lausanne où il a enseigné le Nouveau Testament de 1984 à 2008, et surtout à l'origine de la création de la collection « Parole en liberté » chez Cabedita, qui a introduit en premier lieu l'ouvrage de Jacques Matthey. En pointant son aspect très actuel : « Aujourd'hui, la mission se cherche, nous vivons un temps de christianisme fatigué. Les grandes Églises protestantes historiques sont en recherche. Face à la crise, on peut réagir de manière organisationnelle, technocratique : on restructure, on fusionne, on redécoupe. Mais s'il peut être nécessaire de travailler sur les structures, il faut surtout repenser le témoignage de l'Église. Laurent Schlumberger, lorsqu'il était président de l'Église protestante unie de France, a beaucoup défendu l'idée d'une Église de témoins. Il faut, lorsque l'Église ou la mission doivent se chercher, non consulter des ouvrages de théologie, mais revenir aux sources. Ce sont ces sources qu'il s'agit d'explorer pour retrouver la dynamique de l'évangélisation, ou du témoignage, du premier siècle. Cette entreprise fabuleuse d'évangélisation qui a su habiter, en quelques années, un empire entier... L'ouvrage de Jacques Matthey n'esquisse pas un programme, mais il donne à penser. »

 « Donner pour la misson ce qu'il y a de meilleur »

Pour cela, « Vivre et partager l’Évangile » suit tout d'abord les parcours de trois témoins de Jésus très différents. Il y a Jean : « C'est le type même du disciple qui s'engage à fond », souligne Jacques Matthey. « Il quitte tout. C'est un modèle missionnaire qui a pu beaucoup aider certains à se mettre en route ; mais qui peut effrayer un peu aussi. C'est un radical qui se fait pauvre pour aller vers les pauvres. Mais on voit Jésus parfois s'efforcer de cadrer ce radicalisme, quand il risque de se traduire par un rejet de l'autre. »

A la figure de Jean s'oppose celle de Philémon : « un des coéquipiers missionnaires de Paul qui est devenu responsable d'Église », comme le décrit Jacques Matthey. « Il est devenu chef d'une PME, il n'a pas tout laissé tomber comme Jean ; il s'efforce au contraire de gérer ses affaires et de les mettre en relation avec sa foi. » C'est bien là que se situe le problème qui risque de miner l'oeuvre de Paul : « L'épître à Philémon est l'une des plus courtes, mais celle qui a été rédigée avec le plus de soin et d'autorité. Car en lui écrivant, il sait que sa mission est en danger. » Paul l'exhorte à accueillir de nouveau un de ses esclaves qui a pris la fuite après un incident grave, mais qui s’est entre-temps converti à la foi chrétienne. Or si cette conversion ne change rien pour l'esclave en fuite, si les conséquences pour lui sont les mêmes, n'est-ce pas la preuve que la prédication de Paul a été vaine ? Enfin, Jacques Matthey s'attache au cas de Nicodème, pharisien qui défend Jésus mais « ne franchit pas le pas de la foi ; pourtant, au moment de la mort de Jésus, il donnera un témoignage qui ira plus loin que celui de tous les disciples réunis. » Alors que les disciples sont partis, c'est en effet Nicodème, avec un autre pharisien, Joseph d’Arimathie, qui descendra le corps de la croix et le mettra au tombeau.

Par ces trois exemples si différents de témoins de Jésus, tout comme à travers l'étude des premières communautés de chrétiens, marquées par les guérisons, la vie en commun et le partage des biens, Jacques Matthey pose une même question : qu’est-ce que l’Évangile change dans les relations humaines et sociales ? C'est aussi et surtout un encouragement à la créativité dans les formes de témoignage. Et un encouragement aux Églises pour qu'elles donnent sans regimber au service de la mission : « chez les premiers chrétiens, une communauté porte un témoignage à la fois par son rayonnement local, et par le fait qu'elle met à la disposition d'autres régions ou Églises certains de ses membres parmi les meilleurs. »


Retrouvez ci-dessous quelques photos de la soirée de lancement et de dédicaces :

 

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