Envoyé de la Cevaa au Bénin : interview — Communauté d'Églises en mission

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Envoyé de la Cevaa au Bénin : interview

Pose de la première pierre d'une école primaire à Takon (projet de construction)

Voici l’interview de l’envoyé Cevaa Rabemananjara Rija Fenomanantsoa, membre de la FJKM (Église de Jésus-Christ à Madagascar), diacre et organiste de sa paroisse. Âgé de 53 ans, il est marié à Hanta avec qui il a eu un fils de 14 ans nommé Nomena. Ayant réalisé toutes ses études académiques à Madagascar, il est aujourd’hui ingénieur agronome, avec une spécialisation en sciences agro-économico-sociales.

Rabemananjara Rija Fenomanantsoa

 

Depuis quand êtes-vous en mission au Bénin ?

 

Mon parcours professionnel s’inscrit au sein de l'église. J'ai commencé au Département de la FJKM pour le Développement (SAF/FJKM) en 1989. En 1996, je suis entré au centre Servizio Cristiano de Riesi, en Sicile (Italie) avec ma femme, en tant qu'envoyé Cevaa auprès de l'Eglise Vaudoise d'Italie. De retour à Madagascar en 1999, j'ai réintégré le SAF/FJKM [NB : le SAF/FJKM est le Département pour le Développement de l'Eglise de Jésus-Christ à Madagascar]. A la fin du mois d'août 2010, j'ai rejoint, avec ma famille, le Bénin où je suis à nouveau envoyé en mission de longue durée auprès de l'Église Protestante Méthodiste du Bénin (EPMB), toujours dans le cadre des échanges entre Eglises membres de la Cevaa.

 

Comment en êtes-vous venu à partir en mission ? Etait-ce une démarche de votre part ou vous l’a-t-on proposé ?

 

Il existe différentes raisons : notre première expérience à Riesi qui nous a inoculé le virus de la mission ; mais aussi, le désir de partager ce que j'ai acquis comme expérience avec d'autres Eglises, et d’en acquérir de nouvelles.

En 2007, à la fin du mandat du Comité Directeur (du SAF/FJKM) dont je faisais partie, nous avons été nommés à des postes dont les missions étaient peu claires. La situation était  embarrassante pour tout le monde : nous étions quatre anciens directeurs placés sous  l’autorité d’une nouvelle équipe de direction dont les membres étaient auparavant sous nos responsabilités. Pour moi, quitter le SAF/FJKM était alors préférable.

 

La question qui m’apparue était : pourquoi ne pas partir en mission auprès d'une autre Eglise ? J'ai donc commencé à surveiller les annonces ou offres parvenant à la FJKM, ainsi que les sites des différentes communautés (Cevaa, CWM…). Comme je n'ai pas caché mon intention de partir en mission, on m'a informé de l'ouverture de deux postes au sein de la Cevaa qui correspondaient à mon profil. C'est ainsi que la FJKM a déposé ma candidature pour le poste de Conseiller Formateur en Gestion de Projets auprès de l'EPMB.

 

Les employés de la Polyclinique le Bon Samaritain dansent pendant l'inauguration du nouveau bâtiment

Les employés de la Polyclinique le Bon Samaritain (PBS) dansent pendant l'inauguration du nouveau bâtiment (Porto-Novo)

 

Quel(s) est (sont) l’objectif (les objectifs) de votre mission sur place ?

 

La mission est de former le Directeur des Œuvres de l'EPMB en matière de gestion de projets ou de programmes. Il s'agit donc de transmettre les notions théoriques essentielles, puis de les mettre en pratique. L'objectif est évidemment qu'à mon départ, l'EPMB ait un Département en mesure de gérer ou coordonner selon les règles de l'art les projets, les programmes ou les oeuvres de l'Eglise dans le cadre de son témoignage au sein de la société béninoise.

 

Quel(s) événement(s) vous a (ont) le plus marqué depuis votre arrivée ?

 

Il est difficile de classer les évènements ou faits qui m'ont marqué. Je vais vous en mentionner quatre.

Les cultes à l'Eglise, très animés, avec des cantiques rythmés par des percussions et les fidèles qui dansent.

L'accueil qui nous a été réservé. Ce n'était pas parfait au niveau de la qualité, des services ou du matériel, mais j'ai senti une volonté et des efforts réels dans le but de nous satisfaire.

La circulation à Cotonou est hallucinante. Je n'ai vu nulle part ailleurs une concentration aussi élevée de motos sur la voie publique ! Et quand personne, ou presque, ne respecte le code de la Route, ça donne lieu à des scènes incroyables !

Enfin, j'apprécie beaucoup le niveau de sécurité, de Cotonou en particulier. On peut sortir sans avoir de problème à n'importe quelle heure. Bien entendu, il y a certaines zones à éviter la nuit, mais dans l'ensemble je suis favorablement impressionné.

 

Pose de la première pierre - EPP TAKON

Pose de la première pierre d'une école primaire à Takon (projet de construction)

 

Quelle est la situation de l’Eglise sur place ?

 

Le terme "situation de l'Eglise" est très vaste ! A notre arrivée en 2010, l'EPMB venait tout juste de se doter d'une structure pour coordonner la gestion des projets ou des œuvres : le Département des Œuvres et Projets. J’étais sensé travailler avec ce Département et encadrer son Directeur. Cependant, le seul personnel du département était le nouvellement nommé Directeur des Œuvres et Projets qui est un retraité de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). On s'entendait très bien, et je dirais même qu'une certaine complicité s'était instaurée entre nous.

 

Quel ressenti avez-vous de la situation politique, économique et sociale sur place ?

 

Mon impression première était celui d’un pays très actif, du point de vue économique. Cette impression s'est peu à peu diluée lorsque je me suis rendu compte que les activités commerciales et financières primaient trop sur les activités agricoles ou industrielles. Par exemple : le port de Cotonou joue un rôle capital dans l'économie du pays mais la Vallée de l'Ouémé qui a un important potentiel à exploiter du point de vue production et transformation agricoles et qui doit profiter de ce port semble être délaissée et non mise à profit.

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