Olivier Delachaux : «La vie est simple et sobre» — Communauté d'Églises en mission

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Olivier Delachaux : «La vie est simple et sobre»

Olivier Delachaux, pasteur de l'Église Protestante Unie de France (EPUdF), a été accueilli début 2018 par l'EPKNC (Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie). Il enseigne l’Ancien Testament et l’hébreu au centre de formation pastorale et théologique de Béthanie dans le cadre d'un poste d'envoyé Cevaa. Accueil par le chef de la tribu de Xépénéhé, les pasteurs et diacres des paroisses environnantes, scènes de la vie du centre Béthanie, ambiance singulière de la saison cyclonique entre moments de tension et de détente : il nous raconte ses premières semaines dans l'île.
Olivier Delachaux accueilli au centre de formation pastorale et théologique de Béthanie © EPKNC

Dans quelles conditions s'est déroulée votre arrivée en Nouvelle-Calédonie et dans votre nouveau poste d'envoyé de la Cevaa à Lifou ?

Olivier Delachaux : Envoyé de la Cevaa, mis à disposition de l’EPKNC (Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie) par l’EPUdF (Église protestante unie de France), j’ai été appelé à rejoindre l’équipe d’enseignants au centre de formation pastorale et théologique de Béthanie pour la rentrée scolaire 2018. Après avoir reçu un très bel accueil à Nouméa de la part des dirigeants de l’EPKNC, j’ai vécu un non moins bel accueil à Béthanie de la part de l’équipe des enseignants et des étudiants. Dans la lancée, se sont déroulées les présentations aux notables du lieu. Le chef de la tribu de Xépénéhé, les pasteurs et diacres des paroisses environnantes, des membres du consistoire… Le dernier accueil remarquable a été celui des moustiques qui visiblement n’avaient rien mangé depuis le départ en vacances des étudiants quelques mois plus tôt. Après cette magnifique succession de visages* accueillants, tout était fin prêt pour la rentrée.

Je loge désormais dans une petite maison au toit bleu, au milieu des étudiants, de leurs familles et d’une kyrielle d’enfants. Nous entrons aujourd’hui dans la troisième semaine de cours et à tout point de vue je suis bienheureux.

Comment se déroule la vie au centre de formation pastorale et théologique de Béthanie ?

Pour aller plus loin :

• Fiche d'Eglise : l'EPKNC
• Olivier Delachaux, en partance vers un "autrement"
• Retour sur le synode de l’Eglise protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie

Ici dans le Pacifique, l’année scolaire commence fin février en pleine saison cyclonique. Il en va de même pour la rentrée académique du centre de formation théologique et pastorale de Béthanie. Celle-ci s’est ouverte avec le traditionnel culte de rentrée au temple de Xépénéhé. Les institutionnels de l’EPKNC nous ont fait comme chaque année, l’honneur de leur présence. La rentrée des étudiants s’est faite dans la foulée. Béthanie compte 16 étudiants répartis en deux niveaux et 5 professeurs. Les études durent 4 ans. Deux ans pour devenir diacre et deux ans encore pour être pasteur. J’enseigne l’Ancien Testament et l’hébreu. Une journée type commence à 6h00 au son de la cloche. Elle sonne à nouveau à 7h00 pour l’office du matin à la chapelle. A 7h30 c’est le début des cours jusqu’à 11h00. Les activités reprennent ensuite dans l’après-midi après une pause prolongée pour éviter les heures chaudes de la journée. Les étudiants sont logés sur le campus avec femme et enfants. Des sorties en mer sont régulièrement improvisées pour remplir les congélateurs et le samedi est consacré à la culture des champs d’igname. La vie est simple et sobre, mais rien ne manque. Le dimanche les étudiants se répartissent dans les paroisses de l’île pour faire les cultes et il n’est pas rare qu’ils repartent avec toutes sortes de victuailles qu’ils partagent ensuite généreusement de retour sur le campus.      

Comment est vécue la saison des cyclones ?

De gauche à droite sur la photo : les pasteurs Paul Padome, Olivier Delachaux, Wakira Wakaine et Ben Houmbouy © EPKNC

Xépénéhé en est à son cinquième temple. Le toit de l’un deux a été soufflé et emporté en pleine mer. Il n’a jamais été retrouvé... À la mi-février, le cyclone Gita est passé à plus de 140 km de la Nouvelle-Calédonie, au grand soulagement de ses habitants. Il est ensuite allé frapper la Nouvelle-Zélande en faisant, paraît-il, de gros dégâts.

Plus récemment, nous venons d’essuyer le passage de Hola, une dépression cyclonique qui a mis l’île en alerte niveau deux. La tension à l’heure où je vous écris est redescendue. Si la peur était visible avant la tempête, la détente lui succède. Doit-on alors voir dans Hola un signe prémonitoire en cette année de référendum ?

* La coutume, qui est le rituel pratiqué pour présenter/accueillir quelqu’un, s’appelle dans la langue de Lifou : Qëmek, qui signifie visage.

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