La Cevaa à Labatte, dans le Gabon profond — Communauté d'Églises en mission

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La Cevaa à Labatte, dans le Gabon profond

Lors de ses diverses sessions, la Cevaa ne manque jamais l’occasion de visiter les pays de ses Églises membres. Ce fut le cas du Gabon, lors des Coordinations qui s’y sont tenues en janvier dernier. Labatte, un village d’une dizaine d’habitants a accueilli la délégation.
Arrivée au village de Labatte © Roger Lasmothey pour Cevaa

Quitter Libreville pour se rendre à Labatte, nécessite de traverser l’Océan atlantique, ensuite le fleuve Gabon et enfin le fleuve Remboué.

Il n’existe pas de lignes régulières pour s’y rendre. C’est un tout petit village en pleine nature entre la forêt et le fleuve. Il faut donc louer une vedette ou une pirogue. Une traversée qui secoue assez car, avec la vitesse, l’avant de la vedette rencontre les pans d’eau déplacés par le vent.

L’un des pilotes des vedettes était le Pasteur Jean-Jacques Ndong Ekouaghe, le Président de l’Église évangélique du Gabon, hôte des Coordinations 2018.

Le point de départ fut le port de pêche, le Capal (centre d’appui à la pêche artisanal) d’Oloumi, un quartier de Libreville. Presque toutes les embarcations ancrées dans ce port pour la pêche ou pour des traversées privées portent un nom mentionnant « Remboué ». On peut lire « Reine de Remboué », « Saint-Philippe de la Remboué », « Sainte Hélène de la Remboué », « Sainte Germaine de Remboué ».

La traversée

Pour aller plus loin :

Une escale pour un rafraichissement fut opérée à la Pointe-Denis, une station balnéaire non loin de Libreville. Le sable blanc de la plage donnait envie d’y rester.

La partie maritime arrive à sa fin lorsqu’on aborde le fleuve Gabon tout en admirant la forêt et la mangrove exceptionnelles qui bordent les rives. La tradition veut qu’on se lave le visage avec l’eau du fleuve lorsqu’on quitte l’océan pour l’aborder. Un signe de salutation envers la nature.

La partie fluviale donne l’impression d’entrer dans un grand couloir bordé de forêts et de mangrove, l’estuaire du Gabon. Tour à tour, les voyageurs ont vu défilé l’île Aoumé, l’île des perroquets et l’île Coniquet. De véritables richesses de la nature. Après un quart d’heure, on arrive à une partie de l’estuaire d’où partent deux bras de fleuve : celui de droite est le Remboué, qu’il faut emprunter pour arriver à Labatte.

Labatte

Niché entre des palmiers et une immense forêt, Labatte vous apparaît comme une large clairière sur le bord du fleuve. Jusqu’en 2002, il n’y avait plus personne à Labatte. Les plus vieux étaient décédés et les jeunes avaient tous rejoint Libreville. La forêt avait donc repris ses droits. De vraies conséquences de l’exode rural.

Le village a repris vie grâce au Pasteur Jean-Jacques Ndong-Ekouaghe. Il fit un retour aux sources en construisant une maison dans le village. Il redevint le premier habitant de village qui l’avait vu naître et où il a passé son enfance et sa scolarité primaire avant de le quitter pour la suite de ses études. Il se bat aujourd’hui pour le reconstruire. Il affirme qu’il reviendra à Labatte à sa retraite. Pour le moment, il s’y rend quasiment chaque week-end, s’il n’est pas en voyage hors du Gabon. Petit à petit, il y fait des aménagements : salle de fêtes, magasin. Actuellement, une chapelle, un motel et un zoo sont en construction. Une flotte de pirogues sert de base pour développer une économie maritime basée sur la pêche.

L’objectif de Jean-Jacques Ndong-Ekouaghe est de faire revenir les habitants mais aussi des touristes en développant l’éco-tourisme. La population permanente oscille actuellement entre 10 et 15 personnes. Selon les informations qu’il nous a données, le village tient son nom d’un militaire français des temps coloniaux, nommé Roger Labatte, qui l’avait découvert.

L’accueil

Réception des membres de la Cevaa à Labatte © Roger Lasmothey pour Cevaa

L’« Okuyi », masque traditionnel, fait partie des coutumes de ce village. S’il vous accueille, c’est que vous êtes un hôte de marque. La délégation de la Cevaa a eu ce privilège. Le masque danse au son de la musique polyphonique traditionnelle gabonaise. Les sons sont obtenus en tapant sur des troncs en bois taillés d’une manière spécifique. Il fait sa danse autour d’un feu allumé avec des fagots de bois. Il est accompagné d’hommes le touchant avec des branches de palmiers pour le guider.

L’Union chrétienne des femmes de l’Église évangélique du Gabon (UCFEEG), dirigé par Madame Gertrude Ada Mba, a aussi donné du rythme, du son et de la couleur à l’accueil par diverses prestations. Toute la délégation a pu danser et chanter au rythme des chants et pas de danse produits par les femmes.

Pour finir, je vous livre le secret des habitants de Labatte : lorsqu’ils survivent à un chavirement de pirogue, ils doivent refaire la traversée le plus vite possible pour conjurer le sort. Ainsi ils auront pris le dessus sur les forces causant les accidents. Quelle belle foi !

Roger LASMOTHEY
Chargé de mission Jeunesse

Retrouvez ci-dessous une série d'images de la visite de Labatte par Rogar Lasmothey :

La traversée et l'arrivée au village

La réception à Labatte

Fin de la réception à Labatte et retour des membres des Coordinations

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