Le 1er février, jeûnons pour le climat — Communauté d'Églises en mission

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Le 1er février, jeûnons pour le climat

La COP 21, la 21e "conférence des parties" sur le climat, aura lieu à la fin de cette année 2015 à Paris. Elle sera cruciale si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100, par rapport à l’ère préindustrielle. En ce premier jour du mois, comme chaque mois depuis plus d'un an, des milliers de chrétiens du monde entier se mobilisent à travers le jeûne pour le climat.

CONFÉRENCE DE LIMA SUR LE CLIMAT
Le site officiel

>> Une déclaration interreligieuse sur les changements climatiques (sur le site de la Cevaa) <<
>> Jeûne pour le climat : le site officiel en français <<
>> Jeûne pour le climat : conférence de presse de lancement sur le site de la FPF <<
>> L’appel au jeûne lancé lors de la 19ème Conférence des Parties en novembre à Varsovie <<
>> Le communiqué officiel en anglais de la FLM <<
>> Documents de la FLM sur la théologie du jeûne <<

Des tourbillons blancs de tempêtes extra-tropicales, de vastes nuages rouges d’air torride venus du Sahara... et des rubans verts de rejets de particules dans l’air, pour l’essentiel d’origine humaine, autant dire de la pollution : dans l’objectif des satellites de la Nasa qui scrutent la composition et l’évolution des diverses couches de l’atmosphère, et les transcrivent en couleurs interprétables pour nos yeux humains, la terre n’est pas bleue comme une orange - elle est multicolore. Ces images spectaculaires, prises sur huit mois, nous montrent surtout l’échelle réelle des conséquences sur le climat des activités humaines. Non pas simplement dans le long terme, mais aujourd’hui même... Car ces vastes bandes gazeuses venues d’Asie traversent l’atmosphère du monde entier, avec des effets directs, visibles et mesurables sur l’atmosphère du continent américain - et sur la puissance des tempêtes extra-tropicales...

La montée des océans va redessiner les côtes sénégalaises ©  Flood maps

L’Asie et l’Amérique vous paraissent trop lointaines ? Alors jetez un coup d’oeil sur ces cartes interactives, produites par le site "Flood maps" à l’aide de données rendues publiques par la Nasa, et qui montrent l’impact de la prévisible montée des océans sur le tracé des côtes. Plusieurs pays où se trouvent des Églises membres de la Cevaa sont directement concernés, avec des impacts importants à prévoir sur la vie des membres de ces Églises : car la montée des eaux couvrira des zones côtières aussi bien en France qu'au Sénégal, au Bénin, au Togo, au Mozambique, à Madagascar, à Tahiti... Et cette hausse du niveau des eaux s’accélère : « Ces vingt dernières années, la hausse a été 25% plus forte que ce que l’on pensait », note une étude publiée par la revue Nature.

En ce 1er février, et au vu de ces nouvelles images de notre Terre se transformant au rythme des activités humaines, il est temps de nous souvenir et de nous mobiliser une fois encore, à travers le jeûne pour le climat. Car le grand rendez-vous de la COP 21 aura lieu en cette année 2015 : la 21e conférence des parties sur le climat, organisée à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Objectif affiché : limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100, par rapport à l’ère préindustrielle.

De nombreux chrétiens mobilisés pour le climat

Pour aller plus loin :
- Chrétiens unis pour la terre
- Le site du Sommet interreligieux sur le changement climatique
- "Marche pour le climat : des centaines de milliers de personnes dans le monde" (article et photos sur le site de la FPF
- Jeûne pour le climat : le site officiel
- Un jour de jeûne pour la justice climatique : article sur le site du Défap
- L’Eglise Catholique de France se joint à l’initiative inter-religions pour un "jeûne climatique"
- "Ce que l’écologie française doit au protestantisme" : article de La Croix sur le site de La Maison Verte
- Croyants de tous les pays, jeûnez pour sauver le climat (article du journal Le Monde)
- Un jour de jeûne par mois "contre l’injustice climatique" (article de Libération)

Limiter de manière effective le réchauffement à 2°C impliquerait une réduction drastique des rejets mondiaux de gaz à effet de serre, dont le coût pourrait osciller, selon les estimations, entre 500 milliards et 1500 milliards d’euros. Mais pour l’heure, les moyens mobilisés restent timides. Dans le cadre des accords de Copenhague et de Cancún, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an (soit environ 70 milliards d’euros) de financements publics et privés d’ici à 2020. Les financements tardent, même si un certain nombre de ces pays se sont, depuis lors, engagés à apporter près de 10 milliards de dollars (soit 7,4 milliards d’euros) au Fonds vert pour le climat, un des outils destinés à accueillir une partie significative des 100 milliards attendus. 

Alors que les conséquences des changements climatiques, de la déforestation, de l’épuisement des ressources naturelles font peser des menaces sur l’avenir de toute l’humanité, et notamment des plus fragiles, les questions environnementales ne sont plus du seul ressort des spécialistes ou des militants écologistes. Les Églises s’en sont également saisies, aux côtés de nombreux mouvements citoyens. En témoignent la multiplication d’initiatives comme la Marche pour le climat, en septembre dernier ; en témoignent aussi les mobilisations qui ont marqué le 1er décembre dernier, début de la conférence de Lima, qui a vu les délégations des 195 pays membres de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) tenter une nouvelle fois de progresser vers l’accord global sur le climat qui devrait être signé lors de la conférence Climat de Paris.

L’une des mobilisations les plus importantes, à la fois sur la durée et par la diversité des chrétiens engagés partout dans le monde, se traduit à travers le jeûne pour le climat.

Le principe est le suivant : par solidarité avec les personnes pauvres et vulnérables qui souffrent et souffriront le plus du changement climatique sur l’ensemble de la planète, et pour pousser les négociations onusiennes sur le climat à l’adoption d’un traité global, contraignant, ambitieux et juste lors de la conférence Paris Climat 2015, les personnes de toutes convictions sont invitées à jeûner chaque 1er jour du mois jusqu’au 1er décembre 2015. La forme de ce jeûne est ouverte : 24 heures, un repas, un repas maigre, un jeûne carbone, etc.

Le jeûne pour le climat suivi dans une vingtaine de pays

Les changement climatiques, texte de réflexion éthique et théologique publié par la FPF.

Jeûner pour le climat : un geste à la fois symbolique et spirituel, une action de solidarité en même temps qu’un mouvement de protestation...  Tout avait commencé en novembre 2013, lors de la 19e Conférence des parties (COP19) de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, réunie à Varsovie : les Philippines venaient d’être dévastées par le typhon Haiyan et leur délégué, Yeb Saño, devant l’inaction des gouvernements face aux défis climatiques, avait annoncé sa décision de jeûner, en solidarité avec son peuple, jusqu’à l’obtention d’avancées concrètes. Son appel avait profondément touché nombre de délégués d’organisations notamment religieuses présentes en Pologne, qui avaient décidé immédiatement de se joindre à lui. Ce premier jeûne pour le climat lancé par le délégué philippin devait durer 13 jours. Et dans la foulée de la Conférence de Varsovie, 27 organisations religieuses décidaient de pérenniser ce geste symbolique de protestation, avec le lancement d’une journée internationale de jeûne pour le climat, une fois par mois, à compter du 1er janvier 2014.

Depuis, le jeûne pour le climat est devenu une initiative mondiale dans plus de 20 pays, regroupant des dizaines de mouvements et de représentants de toutes religions. En France plus de 600 personnes se sont engagées à jeûner tous les 1er jours du mois via le site Jeûnepourleclimat.org. La Fédération protestante de France participe à cette initiative, notamment par l’édition du livre : Les changement climatiques.

(Texte élaboré à l’initiative de la Fédération protestante par un groupe de rédacteurs piloté par Jacques Varet, géologue et géothermicien. Ont également participé à ce travail : Martin Kopp, Otto Schäffer; Claire Sixt-Gateuille, Vincent Whal.)
Editions Olivetan, nov 2014, 48 p., 8 €, Collection : Questions contemporaines

Franck Lefebvre-Billiez

 

Et pour avoir un aperçu plus global de la montée des océans, vous pouvez naviguer dans la carte de "Flood maps" :

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