Sud Soudan : un message de la Conférence des Eglises de toute l'Afrique — Communauté d'Églises en mission

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Sud Soudan : un message de la Conférence des Eglises de toute l'Afrique

Après les affrontements meurtriers au Soudan du Sud entre factions rivales de l'armée, lancés à la suite de l'annonce d'un coup d'Etat manqué, la CETA, la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (All Africa Conference of Churches - AACC) appelle les responsables des Eglises à promouvoir des espaces de dialogue, le gouvernement à rétablir la tranquillité à Juba, les pays voisins et la communauté internationale à soutenir les efforts de paix. Retrouvez son communiqué intégral ci-dessous (version en anglais) et une traduction en français (traduction non-officielle, réalisée pour le site de la Cevaa).

 

La Conférence des Eglises de Toute l'Afrique (CETA) a appris avec une profonde préoccupation la nouvelle d'une tentative de coup d'Etat au Sud-Soudan. La CETA ainsi que le reste de la Communauté œcuménique ont accompagné les Eglises et les habitants du Sud-Soudan dans leurs luttes pour la libération et la restauration de la dignité pour tous. La déclaration d'indépendance du Sud-Soudan en juillet 2011 a apporté beaucoup de promesses d'espoir pour un avenir radieux dans votre pays. Le nouvel ordre politique en vigueur au Soudan du Sud donne tout lieu d'avoir de grandes attentes pour une meilleure vie. Mais ces dividendes de la paix sont actuellement gravement menacés par l'instabilité qui pourrait résulter d'un état actuel d'insécurité.

Les événements qui se déroulent au Sud-Soudan sont inquiétants non seulement pour le Soudan du Sud, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent le bien de votre pays et de son peuple. Ceci inclut la Communauté œcuménique dans la région, en Afrique et dans le monde. Faute d'une résolution à l'amiable, la situation pourrait échapper à tout contrôle avec toutes sortes de conséquences néfastes pour la paix, la sécurité et le développement. Le coût politique, économique, et social qui pourrait résulter de l'insécurité grandissante dans le Sud-Soudan serait énorme et doit être évité par tous les moyens. 

Pour éviter la catastrophe et désamorcer la violence au Sud-Soudan, nous appelons toutes les parties concernées à unir leurs efforts et à prendre de toute urgence les mesures suivantes : 

1 . En ce qui concerne les dirigeants des Eglises du Sud-Soudan : considérez comme une vocation et une mission de promouvoir des espaces de dialogue et de consultations entre les chefs religieux, politiques, traditionnels et de la société civile, afin de trouver les moyens de résoudre tous les conflits de manière pacifique. La CETA et la communauté œcuménique vous accompagneront sur cette voie et faciliteront vos initiatives.  

2 . En ce qui concerne le gouvernement du Soudan du Sud : vous avez une énorme responsabilité dans la restauration de la paix et de la stabilité à Juba et à travers l'ensemble du pays. Au sujet des responsables des affrontements actuels, laissez la primauté au droit. Justice doit être faite à tous les Sud-Soudanais, et de manière à ce que tous les Sud-Soudanais puissent le voir.

3. En ce qui concerne tous les Sud-Soudanais qui se sentent politiquement lésés : recherchez et adoptez des moyens pacifiques pour faire connaître vos griefs, et abstenez-vous de recourir à la violence. Recourir à la voie militaire pour régler les différends politiques ne doit jamais être admis dans une situation où la Constitution garantit un espace démocratique. 

4 . En ce qui concerne les dirigeants des pays voisins du Sud-Soudan : hâtez-vous de prêter main-forte aux dirigeants de cette jeune nation. Ce qui s'y passe ne doit pas dégénérer en violences qui pourraient déborder dans les pays voisins. Le Sud-Soudan ne peut pas vivre dans l'isolement. En particulier, le Kenya et l'Ouganda devraient ressentir l'obligation d'être les garants de leur voisin, et faire tout leur possible pour aider le Soudan du Sud à consolider son indépendance et à mettre en place des mécanismes institutionnels pour une paix durable.

5 . En ce qui concerne tous les Sud-Soudanais : nous vous implorons de considérer cette paix que vous avez durement gagnée comme le meilleur cadeau que vous puissiez vous faire à vous-mêmes. Veillez jalousement sur elle ! Ne vous laissez pas attirer par des lumières qui ne serviraient que des intérêts politiques partisans. Ne vous laissez pas instrumentaliser par ceux qui ont intérêt à présenter des intérêts politiques sous le jour de conflits ethniques.

6 . En ce qui concerne l'Union africaine : vous avez un rôle important de médiation et vous portez une grande responsabilité à travers l'aide que vous pouvez apporter au gouvernement du Sud-Soudan et aux politiques actuellement en désaccord pour résoudre leurs conflits. Car à travers votre Groupe de Haut Niveau, vous avez accumulé une vaste mémoire institutionnelle sur les causes profondes des conflits au Sud-Soudan, et sur la façon de les aborder.

7 . En ce qui concerne la communauté internationale : redoublez d'efforts pour fournir une assistance humanitaire à tous ceux qui en ont besoin. Il est important de travailler avec chaque organisation régionale afin d'éviter les doubles emplois et de maximiser l'efficacité. Tâchez d'agir au mieux en lien avec les autorités politiques afin de trouver les meilleurs moyens pour une résolution pacifique des conflits en cours. 

Au nom de la communauté œcuménique, la CETA tient à vous assurer de notre meilleure volonté et d'un soutien permanent dans vos efforts de construction de la nation. Nos pensées et nos prières sont avec vous dans ces moments difficiles. Nous intercédons pour une intervention divine afin que la paix et l'harmonie puissent prévaloir dans votre pays.

REV. DR. ANDRE KARAMAGA
SECRETAIRE GENERAL
NAIROBI, 18 DECEMBRE 2013

 

(traduction : cevaa.org)

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