Nouvelles de l'EEAM : le dur hiver des migrants au Maroc — Communauté d'Églises en mission

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Nouvelles de l'EEAM : le dur hiver des migrants au Maroc

Equipe de bénévoles à Oujda (photo : CEI)

Cette lettre de nouvelles nous vient du Maroc, et plus précisément du Comité d’Entraide Internationale (CEI), organe qui gère le programme migrants de l’EEAM (Église Évangélique au Maroc), membre de la Cevaa. Dans un pays où se retrouvent des milliers d’Africains subsahariens bloqués devant l’entrée d’une Europe verrouillée, le travail fait avec les migrants grâce au Comité est fondamental. Sans toit, entassés dans des abris de fortune, beaucoup d'entre eux souffrent de la saison hivernale.
FICHE D'ÉGLISE : L'EEAM

« Bataille d’hiver » à Oujda

Equipe de bénévoles à Oujda (photo : CEI)

L’hiver est là. Pour beaucoup de gens, surtout les Africains subsahariens, ce moment est synonyme de souffrance qu’ils doivent affronter au Maroc. Oui, c’est vrai qu’il ne fait pas plus froid qu’en Europe, mais il faut quand même dire que les habitudes physiques et environnementales de chacun limitent sa capacité de résistance aux chocs et aux choses inhabituelles.

A Oujda, le froid entre par infraction, sans «laisser passer», aux portes et fenêtres. Il monte sur le lit et traverse les deux ou trois couches de couvertures avec quoi on se protège. On allume le chauffage pour qu’on soit un petit peu confortable, on met les vêtements les plus épais et on dort avec.

Mais une question choquante rentre dans nos têtes et nous demande : «Alors, comment vivent les autres qui n’ont pas ces équipements qu’on vient de citer, qui n’ont même pas un toit où habiter ? Même avec ces choses on ne se sent pas encore bien comme on veut, comment ils font pour résister ?»

En s’interrogeant souvent avec ces questions, le CEI a pris des engagements pour aider ces gens qui sont dans le besoin, et plus spécialement les subsahariens en situation administrative illégale.

Des abris de fortune nommés «bounqueurs»

A Oujda, nombreux de ces subsahariens vivent dans la forêt et dans le campus, sans toit ni couverture pour se réchauffer. Ils fabriquent des «abris de fortune» en bois et sachet plastique qu’ils appellent «bounqueurs». Ils se mettent à plusieurs dans chaque abri car il n’y a pas assez pour leur nombre.

Distribution de 500 couvertures à Oujda

Pour subvenir aux besoins intenses des Migrants en Situation Administrative Non Réglementaire à Oujda (MSANR) pour cet hiver, l’équipe locale du CEI Oujda a organisé une distribution de couvertures le 16 novembre 2013 passé. Une forte délégation de la communauté Américaine d’Ifrane nous a assisté et a prit une grande part à cette activité sur le plan financier et par leur présence. L’équipe a pu distribuer 500 couvertures pour touts les campements qui existent à Oujda.

En recoupant toutes ces situations, le bureau local du CEI à Oujda a jugé qu’il serait mieux de les aider à fortifier et à renforcer ces abris existants et de leur permettre de construire des nouveaux. Pour cela, nous leur avons donné 1500,00 m de sachets plastiques épais qu’on a distribué par communauté en connaissant d’avance le nombre des membres et le nombre des abris qu’ils ont.

Mais cela n’est pas encore suffisant car un abri fortifié ne signifie pas que nous avons combattu le froid, d’ailleurs c’est pratiquement impossible. Donc, juste quelques jours après la distribution de ces sachets plastiques, nous leur avons donné des kits froids à trois composants tels qu’un bonnet, un gant et une chaussette ; on a visé 500 personnes.

Il faut dire aussi que même avec ces actions spéciales nous n’avons pas oublié les aides pour la nourriture que nous distribuons au moins une fois par mois.

En faisant tout cela, nous sommes totalement conscients que ce n’est pas encore suffisant et c’est encore loin de l’être, mais nous avons fait le maximum qui dépend de nos moyens.

Echange de voeux entre étudiants et Migrants non réglementaires à Oujda

Le dimanche 05 janvier 2013, un groupe d’étudiants a organisé une réception pour souhaiter une joyeuse et bonne nouvelle année à nos frères et soeurs Migrants en Situation Administrative Non Réglementaire à Oujda (MSANR). L’idée est venue de l’équipe de CEI local dans le but de renforcer l’union existante entre les étudiants et ces MSANR subsahariens. Les porteurs d’idées ont pu mobiliser quelques étudiants africains subsahariens pour prendre part à cette activité. Les présences marquantes de la journée étaient l’assistance du Pr Carlos Funk (Pasteur du CEI), de Yacouba Doumbia (Secrétaire générale du Cercle des Etudiants Africains du Sud de Sahara à Oujda « CETASSO»), l’équipe CEI-Oujda accompagnée de leurs amis, quelques chairmans des communautés MSANR existantes à Oujda, des amis marocains et quelques étudiants subsahariens qui ont contribué de manière à ce que l’unité soit un grand thème de la journée.
Organisation et préparation
L’équipe du CEI a eu l’idée une semaine auparavant mais il fallait se réunir pour l’étudier et la concrétiser. Cette réunion d’étude a été fixée le vendredi 03 janvier soir. Pendant ce moment nous avons réfléchi sur le repas le plus pratique à faire, rédigé un menu et estimé le prix total de l’activité. A la fin de cette réunion, nous avions pu réunir 900,00 dhs comme participations et des promesses de participations en nature. Le samedi, nous avions fait touts les achats et certaines préparations préliminaires. Au total, les dépenses s’élevaient à 1520,00 dhs ; le CEI a contribué avec une somme de 420,00 dh.
La journée en chiffres
Une vingtaine d’étudiants ont assisté 150 MSANR de la Faculté avec certains chairmans des campements dans les forêts. Nous avons partagé 180 sandwichs au poulet, des frites de dinde, plus de 100 litres de boisson, quelques oranges et même des biscuits. Tout cela est le fruit de la volonté de chacun à faire réussir cette journée. Une sonorisation (de la musique) gérée par ces frères MSANR. Tous ceux qui ont assisté à cette activité étaient contents de voir la beauté de cette relation qui existe entre ces étudiants et ces MSANR. Certains ont pu aider financièrement, d’autres par leur présence ou leurs encouragements.

 

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